Cette chaufferie produira 550 gigawattheures par an, soit l’équivalent de la consommation « d’environ 35 000 foyers » en gaz naturel.
La plus grande chaufferie industrielle alimentée par des déchets de France a été inaugurée ce vendredi 26 avril en Alsace, a annoncé son installateur, le groupe allemand B+T. Cette usine transformera chaque année 200 000 tonnes de déchets non recyclables, appelés « combustibles solides de récupération » (CSR), en vapeur pour le fonctionnement de l’usine chimique d’Alsachemin, à Chalampé (Haut-Rhin), exposée à l’AFP Francis Muller, directeur adjoint du site de B+T Energie.
Vieux bois, objets encombrants et certains plastiques
Il produira 550 gigawattheures par an, “l’équivalent de la consommation d’environ 35.000 foyers en gaz naturel”, a précisé M. Muller.
Les déchets entrants sont notamment constitués de vieux bois, d’objets encombrants et de certains plastiques, “autant de volumes qui sont partis en décharge”, a ajouté M. Muller.
Cette unité est “la première en France à être mise en service à une telle échelle”, a souligné Marie-Hélène Schneider, directrice générale de B+T Environnement.
Un autre, censé brûler 140 000 tonnes par an, est en construction, dont le démarrage est prévu fin 2025, par le groupe Suez et Novacarb (groupe Humens) à Laneuveville-devant-Nancy (Meurthe-et-Moselle). L’installation à Chalampé représente un investissement de 130 millions d’euros.
Il fournira « en moyenne 30 à 40 % » des besoins énergétiques
Il assurera « en moyenne 30 à 40 % des besoins énergétiques » du site d’Alsachemin, selon Mme Schneider. Jusqu’à présent, elle s’approvisionnait à 80 % en gaz naturel, dans des quantités qui en faisaient le premier consommateur de cette énergie en France.
Entreprise de produits intermédiaires en nylon partagée par l’allemand BASF et le belge Domo Chemicals, Alsachimie partage la plateforme Chalampé avec d’autres entreprises de la chimie et de l’énergie, comme Butachemie et Linde. La vapeur de la nouvelle centrale lui est destinée en priorité, mais elle pourra en redistribuer une partie à ses voisins.
“Nous fournissons au secteur industriel sa base énergétique, à un prix fixe et un volume garanti et avec une solution décarbonée”, a déclaré M. Muller. La vapeur est produite à une température de 420 degrés « sans aucun apport d’énergie extérieure, celle-ci provenant des déchets qui brûlent tout seuls grâce à leur pouvoir calorifique ».
