Anglo American rejette l’offre de rachat de 39 milliards de dollars de BHP la qualifiant de « très peu attrayante »

Anglo American rejette l’offre de rachat de 39 milliards de dollars de BHP la qualifiant de « très peu attrayante »
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(Agence Ecofin) – BHP veut prendre le contrôle du groupe Anglo American, à condition que ce dernier vende ses mines de platine et de fer en Afrique du Sud. L’offre de rachat rendue publique jeudi 25 avril suscite déjà des réactions à Johannesburg, à l’approche des élections décisives pour l’ANC au pouvoir.

Le conseil d’administration d’Anglo American a rejeté l’offre de rachat du groupe minier anglo-australien BHP. Dans un communiqué publié vendredi 26 avril, la société sud-africaine estime que la proposition qui la valorise à 38,8 milliards de dollars est «très peu attractif pour les actionnaires», notamment parce qu’il ne prend pas en compte les perspectives positives du cuivre qui représente 30% de la production totale d’Anglo.

La proposition de BHP est opportuniste et […] la structure proposée est également très peu attrayante, créant une incertitude importante et un risque d’exécution supporté presque entièrement par Anglo American, ses actionnaires et d’autres parties prenantes» a ajouté Stuart Chambers, président du conseil d’administration.

Le ministre sud-africain des Mines se dit opposé à la transaction

Cette annonce intervient au moment où la proposition de rachat déposée par BHP ne suscite pas d’enthousiasme en Afrique du Sud, pays très concerné par l’opération. BHP a en effet conditionné sa proposition à la vente par Anglo de ses participations dans deux grandes sociétés opérant dans l’exploitation du minerai de fer (Kumba Iron Ore) et des métaux du groupe du platine (Anglo American Platinum).

Dans un communiqué de presse jeudi 25 avril, le ministre sud-africain des ressources minérales, Gwede Mantashe, a clairement exprimé son opposition à cette transaction. “Je ne soutiendrais pas cette proposition. Je ne pense pas qu’Anglo sera d’accord avec cela. Je ne le ferais pas si j’étais membre du conseil d’administration», a déclaré le dirigeant, quelques heures après la révélation de l’offre de rachat transmise par BHP au conseil d’administration d’Anglo.

Une autre voix du gouvernement, en l’occurrence celle du ministre des Finances, a joué la carte de la prudence. Pour Enoch Godongwana, il était encore trop tôt pour commenter, car les détails de l’opération et leurs implications pour la nation arc-en-ciel n’étaient pas entièrement connus.

Au-delà du symbole représenté par Anglo American, groupe fondé en Afrique du Sud il y a plus d’un siècle, il faut dire que la question d’une potentielle vente des filiales locales Anglo American Platinum et Kumba Iron Ore est délicate.

Ces deux sociétés emploient environ 45 000 personnes en Afrique du Sud, et ont déjà annoncé cette année la suppression de plus de 4 000 postes, dans le cadre d’une restructuration des activités face aux défis rencontrés dans le pays. Mais le départ de l’actionnaire majoritaire Anglo American pourrait poser d’autres problèmes et conduire à d’autres licenciements, en pleine année électorale en Afrique du Sud.

Alors que le parti au pouvoir, l’ANC, risque de perdre sa majorité lors des élections générales prévues fin mai 2024, le chômage élevé et la lente croissance économique sont déjà des sujets brûlants de campagne.

A noter que l’Afrique du Sud dispose de plusieurs options pour influencer la transaction. A travers le gestionnaire du fonds de pension de l’État, le gouvernement sud-africain est en effet le premier actionnaire d’Anglo American. En outre, l’autorité nationale de la concurrence pourrait imposer des conditions empêchant les licenciements à la suite de la fusion, comme elle l’a fait dans le passé lors du rachat de la société locale SABMiller par le plus grand brasseur mondial Anheuser-Busch InBev.

Pour rappel, Anglo American est également actionnaire majoritaire de la société diamantaire De Beers, autre groupe mythique en Afrique du Sud, mais qui n’exploite aujourd’hui qu’une seule mine dans la nation arc-en-ciel. . La proposition de rachat de BHP était principalement motivée par le portefeuille de cuivre d’Anglo American en Amérique latine, qui connaît une forte hausse de la demande mondiale pour ce métal rouge dans un contexte d’offre limitée.

Emiliano Tossou

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25/04/2024 – Offre de rachat de BHP sur Anglo American : une fusion à 185 milliards de dollars en vue

 
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