Hitachi reprend un laboratoire d’Hydro-Québec

Hitachi reprend un laboratoire d’Hydro-Québec
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Un chapitre se terminera chez Hydro-Québec, qui se débarrassera de son laboratoire d’essais haute tension, responsable de la certification des équipements haute tension. Elle sera reprise par l’un de ses principaux fournisseurs, Hitachi, qui agrandira également son usine de Varennes – un projet de plus de 100 millions financé en partie par Québec.


Publié à 1h02

Mis à jour à 6h00

Au sein de l’entreprise étatique, ce changement de direction était en préparation depuis plusieurs mois. La nouvelle a été annoncée jeudi à la trentaine de salariés concernés. Ceux-ci incluent des techniciens. Ils ne perdront pas leur gagne-pain : ils seront réaffectés ailleurs dans l’organisation. Chez Hitachi Energy Canada, l’annonce devrait être officialisée la semaine prochaine.

«Hydro-Québec avait décidé que ces activités n’étaient pas essentielles pour elle», affirme le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, en entrevue téléphonique. « Quand je regarde le plan d’action d’Hydro-Québec d’ici 2035 et les travaux qui l’attendent, je peux affirmer que les tests en laboratoire ne représentaient pas des activités essentielles. »

Depuis plusieurs décennies, l’entreprise publique réalise ces tests de certification en interne. Son laboratoire est actuellement situé dans l’imposant cube brun que l’on aperçoit le long de l’autoroute 30 à Varennes et qui abrite l’Institut de recherche d’Hydro-Québec (IREQ). La société d’État ne cède aucune partie des lieux. Ce transfert doit être officialisé en 2027.

Dans ce laboratoire, Hydro-Québec a réalisé, entre autres, des tests de « choc de courant », de « choc de foudre » et de « tension continue ». L’entreprise publique explique qu’Hitachi a longtemps été son « partenaire unique » et que ces tests ne sont pas liés à son « cœur de mission », notamment dans un contexte où elle s’apprête à appuyer sur l’accélérateur pour augmenter sa production.

Ces investissements dans les installations d’Hitachi à Varennes consolident la position de maillon stratégique de notre chaîne d’approvisionnement au Québec.

Maxence Huard-Lefebvre, porte-parole d’Hydro-Québec

Actuellement, l’entreprise publique doit déployer des moyens logistiques pour réceptionner le matériel quittant l’usine de son fournisseur avant de le lui restituer après la phase d’approbation. A partir de 2027, tout sera fait chez Hitachi.

Québec finance l’expansion

Québec met 30 millions sur la table, sous forme de prêt-subvention, pour financer l’agrandissement de l’usine appartenant à Hitachi, située à deux pas du complexe de l’IREQ. Ce complexe d’environ 130 000 pieds carrés (12 000 mètres carrés) fabrique des transformateurs de haute puissance pour les réseaux électriques.

Il n’a pas été possible de s’entretenir jeudi avec les représentants de la multinationale japonaise. Le montant de son investissement n’a pas été quantifié. Puisque le gouvernement Legault finance souvent jusqu’à 25 % de la facture d’un projet d’investissement, il est raisonnable de croire que l’expansion d’Hitachi devrait se situer autour de 120 millions.

«Nous avons franchi le pas», déclare M. Fitzgibbon. Le projet, dans son ensemble, c’est l’entreprise qui augmente son empreinte manufacturière et absorbe avec elle le centre d’essais d’Hydro-Québec. »

Le ministre affirme qu’Hitachi est également en pourparlers pour obtenir du financement du gouvernement Trudeau, mais que les négociations ne sont pas encore finalisées. Le prêt du Québec sera converti en subvention si le conglomérat japonais maintient les 300 postes de son usine située sur la Rive-Sud de Montréal en plus d’en créer près de 70 autres – des postes à « près de 100 000 $ par année », souligne le ministre de la Économie.

Un tiers de ce qui sera produit à Varennes sera utilisé par Hydro-Québec. Le reste sera exporté. Dans le contexte de transition énergétique que nous traversons, nous nous retrouverons avec un acteur bien implanté qui fournira l’entreprise étatique en plus d’exporter des produits.

Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie

Hydro-Québec aura besoin de davantage d’équipements à haute tension puisqu’elle vise, d’ici 2035, à augmenter la production d’électricité de 60 térawattheures, ce qui représente 8 000 à 9 000 mégawatts de puissance supplémentaire. Son Plan d’action 2035 prévoit des investissements qui devraient se situer entre 155 et 185 milliards.

L’entreprise publique devra construire près de 5 000 kilomètres de lignes à haute tension partout au Québec.

Lire « Des kilomètres et des kilomètres de lignes électriques à construire »

Apprendre encore plus

  • 3
    Nombre de sites exploités par Hitachi Energy Canada dans la province

    Source : Hitachi

  • 500
    Nombre d’ingénieurs et d’employés spécialisés au service de l’entreprise au Québec

    Source : Hitachi

 
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