Le parquet de la Bourse de New York (GETTY IMAGES NORTH AMERICA / SPENCER PLATT)
La Bourse de New York a terminé en baisse jeudi, plombée par des prévisions jugées décevantes par Meta, des publications mitigées et un chiffre de croissance américaine dont la faiblesse a surpris.
Le Dow Jones a chuté de 0,98%, l’indice Nasdaq a perdu 0,64% et l’indice plus large S&P 500 a perdu 0,46%.
Pour Angelo Kourkafas, d’Edard Jones, les résultats Meta, mercredi après la Bourse, ont donné le ton de la séance de jeudi.
Le géant des réseaux sociaux a dépassé les projections du marché au premier trimestre, mais les opérateurs ont pour l’essentiel retenu les prévisions du deuxième trimestre, jugées timides.
Par ailleurs, l’augmentation de la fourchette d’investissement pour l’exercice en cours a également déplu et le titre a plongé de 10,56%.
Le PDG Mark Zuckerberg a indiqué que le groupe Menlo Park comptait déployer d’importants efforts financiers pour développer ses propres outils et modèles d’intelligence artificielle (IA).
“Les prévisions de Meta pour le deuxième trimestre font craindre aux investisseurs que les dépenses en matière d’IA ne réduisent également les bénéfices d’autres valeurs technologiques”, a déclaré Matthew Weller de Forex.com dans une note.
“Les attentes du marché sont si élevées pour la technologie que nous assistons à un ajustement des valorisations”, a commenté Angelo Kourkafas.
Le léger manque de dynamisme de Meta a également pénalisé ses principaux concurrents en IA, Microsoft (-2,45%) et Alphabet (-1,97%), qui ont publié leurs résultats après bourse.
Déjà déstabilisé, le marché new-yorkais a franchement vacillé après que le ministère du Commerce a annoncé que la croissance n’avait atteint que 1,6% en rythme annualisé au premier trimestre, alors que les économistes attendaient 2,5%.
Pire, les éléments relatifs aux prix dans le rapport de jeudi font état d’une accélération de l’inflation, avec un taux de 3,7% contre 3,4% annoncé, en rythme annualisé.
“La combinaison d’une croissance bien inférieure aux projections et d’un indice des prix au-dessus fait planer le spectre d’une stagflation”, une situation économique redoutée, qui combine activité économique anémique et hausses de prix significatives, a résumé, dans une note, José Torres, d’Interactive Brokers.
Mais après avoir frôlé le KO, Wall Street a récupéré une bonne partie de ses pertes en fin de séance.
“Les détails (du rapport sur la croissance) sont meilleurs que ne le suggère le chiffre principal”, a déclaré Angelo Kourkafas.
La croissance sous-jacente, c’est-à-dire hors dépenses publiques, exportations et variations de stocks, a atteint 2,8%, un niveau bien supérieur au chiffre global.
“L’économie ralentit, mais pas autant qu’on pourrait le penser à première vue”, a insisté Angelo Kourkafas.
Bien qu’ayant fait état d’une forte demande en matière de calcul à distance (cloud) et d’IA, IBM (-8,25%) n’a pas atteint son objectif sur son chiffre d’affaires du premier trimestre et a également été pénalisé.
Le groupe Armonk (Etat de New York) a également annoncé, mercredi après Bourse, l’acquisition du spécialiste du cloud HashiCorp, pour 6,4 milliards de dollars.
Bien qu’introduit au cours d’une séance mouvementée, le spécialiste de la cybersécurité Rubrik a brillé pour ses débuts en Bourse (+15,62%). Le groupe Palo Alto, dont Microsoft est actionnaire, a levé quelque 752 millions de dollars lors de cette opération.
Ailleurs en Bourse, Caterpillar a glissé (-7,02%), après avoir indiqué une décélération de la demande, notamment dans le secteur de la construction.
Le titre American Airlines a gagné 1,51%, malgré une perte plus lourde que prévu sur les trois premiers mois de l’année. Le directeur financier Devon May a déclaré que les réservations estivales ont dépassé celles de l’année dernière.
Son concurrent Southwest a plongé (-6,96%), après avoir lui aussi révélé une perte plus importante que prévu et annoncé des mesures visant à s’adapter à un nombre moindre d’avions livrés par Boeing, notamment la suppression de quatre dessertes.
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