La montée des barricades liée à la hausse des impôts lors du dernier budget fédéral n’est pas surprenante, mais, soyons honnêtes, elle est parfois un peu indécente.
L’Association médicale canadienne fait mouche avec son récent avertissement.
Selon elle, la hausse des impôts, «[en] ne nuisent plus au bien-être des professionnels de santé […] met en danger la stabilité de notre système de santé déjà médiocre.
Ce n’est pas une blague!
N’oubliez pas que les médecins peuvent s’incorporer. Leurs revenus sont donc moins imposés que ceux d’un salarié.
Ils devraient désormais continuer à économiser de l’impôt sur 50 % de leurs gains lorsqu’ils vendent des investissements !
Comprenez, nous dit l’AMC, les médecins n’ont pas de régime public de retraite.
Comme 69 % des travailleurs québécois, il faut le rappeler. Et là-dessus, beaucoup ne parviennent pas à consulter un médecin…
Le départ du PDG de la Banque Nationale, Laurent Ferreira, et sa rémunération de 9,3 millions de dollars l’an dernier, n’est pas mal non plus.
Selon lui, la hausse des impôts sera mauvaise pour la productivité canadienne !
Toutefois, la prise en compte des plus-values imposables a été portée à 75 % en 1990, avant de revenir à 50 % en 2000.
Et depuis, la productivité canadienne n’a cessé de… diminuer.
La classe moyenne?
Même si en 2023, seulement 40 000 personnes ont déclaré plus de 250 000 $ de gains en capital partout au Canada, on entend beaucoup ces jours-ci parler des risques pour la classe moyenne.
Cependant, en regardant les chiffres, on nuance un peu le portrait.
Au Québec, on compte 192 252 duplex, 87 236 triplex et 133 484 chalets.
Supposons que toutes ces propriétés soient des résidences secondaires, qu’une seule personne en soit propriétaire et qu’elles se soient toutes appréciées de plus de 250 000 $ depuis leur achat, 412 972 personnes seraient touchées.
Donc tout au plus, 16,7% des contribuables !
Un chiffre très exagéré, car de nombreux couples sont propriétaires, ce qui permet de diviser la plus-value en deux et plusieurs investisseurs possèdent plusieurs immeubles.
Et rappelez-vous que sur un gain de 300 000 $, il reste encore 216 000 $ dans les poches du vendeur.
Cela dit, le gouvernement pourrait trouver un moyen d’alléger un peu le fardeau des ménages qui possèdent une seule résidence secondaire depuis un certain temps.
Par exemple, en permettant de différer une partie de la plus-value sur deux ans pour un bien détenu depuis plus de 10 ans.
Lutter contre les injustices
La Banque TD nous dit que les inégalités économiques se sont accrues au Canada.
Les plus riches deviennent encore plus riches ! Ils peuvent investir, les marchés financiers et immobiliers se portent très bien…
Pendant ce temps, la classe moyenne s’appauvrit.
Selon leur étude, le salaire du deuxième quintile de la population canadienne a diminué de 0,3 % pour s’établir à 59 178 $.
Les plus riches, quant à eux, ont augmenté leurs revenus de 6% à 197 909$… les pauvres !
