l’importance de la formation aux nouveaux métiers

l’importance de la formation aux nouveaux métiers
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Il y a quelques années à peine, vouloir travailler dans le domaine de l’écologie aurait pu paraître un peu idéaliste. C’est fini. Maintenant que l’heure de la transition est arrivée, les entreprises – mais aussi les collectivités locales, les associations, les pouvoirs publics… – avancent. – nécessité d’intégrer une multitude de nouvelles compétences.

Au sujet des métiers, une distinction doit être faite. D’un côté, il y a ceux que l’on dit « verts », à savoir les métiers dont la finalité est purement environnementale (chef de projet écologie, expert bilan carbone par exemple). De l’autre, les métiers dits « verdissants ». Beaucoup plus nombreuses, celles-ci indiquent la nécessité pour un professionnel d’évoluer, en ajoutant à sa palette des compétences environnementales qu’il ne comportait pas auparavant.

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%

les intentions d’embauche en France concernent les emplois de l’économie verte

Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, 2022

De nombreux métiers classiques sont ainsi concernés : des rénovateurs thermiques devant intégrer de nouvelles règles, méthodes et matériaux, à la communication durable, en passant par la finance verte, etc. Selon une enquête de l’Insee datant de 2019, l’économie verte générerait 4 millions d’emplois. Parmi ceux-ci, 141 000 sont des emplois verts ; tous les autres – 3,8 millions – envisageaient le verdissement.

L’heure de la transparence

« Au fil des années, les compétences recherchées se précisent, devenant pour certaines très techniques », observe Catherine Brennan, directrice des opérations chez Birdeo, cabinet de recrutement spécialisé dans les métiers à impact depuis 2010. L’accélération qu’elle constate dans les embauches n’est pas (seulement) due à la prise de conscience des employeurs de la nécessité de sauver la planète. Elle est également motivée par des normes et des réglementations plus sophistiquées. « Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’afficher. Il faut mesurer, prouver, justifier jusque dans les moindres détails d’une politique de développement durable et social », souligne Catherine Brennan. Une parfaite illustration de cette évolution est la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive).

Applicable depuis le 1er janvier 2024, cette directive impose aux grandes entreprises et PME cotées en bourse de fournir un reporting extra-financier. Pour faire simple, il ne s’agit plus seulement de publier vos comptes, mais de déclarer toutes les données liées aux aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance. De quoi faire travailler une armée de nouveaux spécialistes. « Dans les années à venir, l’extra-financier deviendra aussi important, voire plus, que le financier », ose Catherine Brennan. En attendant, la tâche des entreprises est immense et personne ne dit que le CSRD ne sera pas un jour étendu aux plus petites structures.

Cette évolution fait la part belle aux profils spécialisés, notamment dans la data. « Il s’agit de compiler ces informations, de les diffuser et de les faire parler. De pures compétences d’analyste de données », explique le directeur des opérations de Birdeo. Elle réclame également des profils juridiques, sur fond de multiplication des normes, tant nationales qu’européennes. « Nos étudiants en droit seront très courtisés par les grands groupes dans le domaine de la RSE », constate Catherine Brennan. Ou encore les financiers, l’approche extra-financière ou encore la finance verte, toutes deux assumant une série de compétences qui n’existaient pas jusqu’alors.

Il est encore impossible de parler de transition sans évoquer le bâtiment, impacté à tous les niveaux : choix des matériaux, performance énergétique, urbanisme, etc. Ou bien sûr l’agriculture. « Alors que le nombre d’agriculteurs est en chute libre, les projections indiquent que la filière bio pourrait créer entre 400 000 et 1 million d’emplois », souligne Irène Colonna d’Istria, directrice des programmes « Transition juste » de l’association. C’est logique. Pour elle, l’impasse agricole actuelle met plutôt en lumière les défauts d’un modèle économique et du dialogue social, « d’où l’importance de penser les transitions au sens large, et non pas par la seule écologie », comme le suggère l’acronyme. RSE (responsabilité sociale et environnementale).

Quelle que soit leur activité, les entreprises ont besoin de jeunes formés à ces nouvelles approches. Certains hésitent encore sur la manière d’aborder ces questions complexes. « Les managers doivent comprendre que l’impact n’est pas 0 ou 1. L’important est d’initier le processus, puis de trouver au fil du temps comment s’améliorer », conseille Irène Colonna d’Istrie.

Au milieu du gué

Tous les métiers n’évolueront pas au même rythme. Alors que les entreprises font face à des urgences les unes après les autres, certains profils sont déjà très disputés. « Ce qui tient les dirigeants éveillés aujourd’hui, c’est la décarbonisation. Quelle feuille de route adopter et comment impliquer tout le monde dans cette voie », observe le directeur des opérations de Birdeo. Mais que les autres profils ne s’endorment pas… « Quiconque pense que la durabilité ne les concerne pas se trompe. Tôt ou tard, cela apparaîtra dans sa description de poste. Nous lui demanderons de penser désormais à travers ce prisme », prédit Catherine Brennan. Autant s’y préparer. Et cela commence par les études.

 
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