150 millions de personnes touchées
Pékin va « réduire le taux de réserves obligatoires (TRO) et le taux d’intérêt directeur, et abaisser le taux d’intérêt de référence du marché », a annoncé mardi Pan Gongsheng, directeur de la banque centrale, lors d’une conférence de presse à Pékin.
« Le taux de réserves obligatoires sera réduit de 0,5 point de pourcentage très prochainement pour fournir aux marchés financiers des liquidités à long terme d’environ 1 000 milliards de yuans » (128 milliards d’euros), a-t-il ajouté.
La Chine va également « réduire les taux d’intérêt sur les prêts hypothécaires existants et unifier les ratios d’acompte pour les prêts hypothécaires », a déclaré le chef de la banque centrale.
« Cela poussera les banques commerciales à abaisser les taux d’intérêt des prêts hypothécaires existants à un niveau proche de celui des nouveaux prêts émis ». Et cette mesure « bénéficiera à 50 millions de ménages et 150 millions de personnes, réduisant la facture annuelle moyenne des taux d’intérêt hypothécaires d’environ 150 milliards de yuans » (19 milliards d’euros), « ce qui contribuera à stimuler la consommation et l’investissement », a assuré Pan Gongsheng.
Réactions positives
Les Bourses de Hong Kong et de Shanghai ont réagi positivement à ces annonces et étaient en hausse mardi matin. Un analyste interrogé par Bloomberg a noté que les mesures étaient « plus fortes que prévu, avec des baisses des taux d’intérêt et des baisses du taux de réserve des banques annoncées en même temps ». « Nous pensons qu’il y a de la marge pour aller encore plus loin dans les prochains trimestres », a déclaré Becky Liu, responsable de la stratégie macroéconomique Chine de la Standard Chartered Bank.
Le secteur du logement et de la construction a longtemps représenté plus d’un quart du PIB de la deuxième économie mondiale, mais il souffre depuis 2020 du durcissement des conditions de crédit imposé par Pékin aux promoteurs immobiliers, afin de réduire leur endettement. Ce durcissement a poussé certains promoteurs au bord de la faillite, comme Evergrande et Country Garden, tandis que la chute des prix dissuade les Chinois d’investir dans l’immobilier.
Multiplication des mesures de relance
Ces derniers mois, les autorités chinoises ont multiplié les mesures de relance : en mai, elles ont réduit l’acompte exigé pour un premier achat et proposé aux collectivités locales de racheter les logements invendus ou non livrés.
Premières victimes de cette crise immobilière, les gouvernements des provinces chinoises sont confrontés à une dette croissante de 5.600 milliards de dollars (4.740 milliards de francs), selon le gouvernement central, ce qui alimente les inquiétudes sur la stabilité de l’économie dans son ensemble.
Pékin « coopérera activement pour résoudre les risques liés à l’immobilier et à la dette des collectivités locales », a déclaré mardi Li Yunze, directeur de l’Administration centrale de régulation financière, s’exprimant aux côtés du président de la banque centrale. « Le secteur financier chinois, en particulier les grandes institutions financières, fonctionne de manière stable et les risques sont contrôlables », a-t-il insisté, et « nous maintiendrons fermement l’objectif de prévention des risques financiers systémiques ».
