Les exportations chinoises ont accéléré leur croissance en août mais les importations ont fortement ralenti, selon les chiffres officiels publiés mardi, qui montrent une nouvelle fois la fragilité de la reprise de la deuxième économie mondiale. Le mois dernier, les ventes de produits et services chinois à destination des pays étrangers ont progressé de 8,7% sur un an, contre +7% un mois plus tôt, selon les chiffres en dollars publiés par les douanes chinoises. Ce chiffre est supérieur aux attentes des analystes interrogés par l'agence Bloomberg (+6,6%).
Les exportations sont historiquement un levier de croissance important pour le géant asiatique et leur performance a un impact direct sur l'emploi pour des milliers d'entreprises du secteur. Elles sont en hausse pour le cinquième mois consécutif. Mais le contexte économique est incertain, ce qui met à mal la consommation des ménages et alimente les risques pour la Chine de retomber dans la déflation, là où elle se trouvait fin 2023. Sur le front des importations, la hausse du mois d'août est ainsi minime, à +0,5% sur un an, un chiffre nettement inférieur à celui de juillet (+7,2%) et aux attentes des analystes interrogés par Bloomberg (+2,5%).
« Pression déflationniste »
« L’économie chinoise continue d’afficher des tendances divergentes, avec une faible demande intérieure et une forte compétitivité des exportations, qui reflètent toutes deux la pression déflationniste dans le pays. »a commenté l'analyste Zhang Zhiwei de Pinpoint Asset Management dans une note. « La question est de savoir combien de temps les exportations pourront rester aussi fortes, compte tenu de l’affaiblissement de l’économie américaine et de la montée des tensions commerciales. »il a ajouté.
La reprise économique chinoise reste fragile et inégale depuis la levée des mesures sanitaires strictes liées à la pandémie de Covid fin 2022. Le pays reste particulièrement pénalisé par la crise immobilière, un chômage des jeunes élevé et une consommation des ménages atone. Les autorités chinoises ont récemment annoncé des mesures de soutien au secteur privé et disent viser une croissance du PIB d'environ 5% cette année, un objectif jugé ambitieux par de nombreux experts.
