Dans un contexte économique difficile, marqué par une déconnexion avec les Etats-Unis et une concurrence chinoise accrue, Mario Draghi, ancien président de la BCE, tire la sonnette d'alarme. Dans son rapport très attendu, il appelle à un « changement radical » pour l'Union européenne, à travers l'émission de nouvelles dettes communes, une politique industrielle plus unifiée et un renforcement de la défense.
Le très attendu rapport Draghi avait été retardé de plusieurs mois. Sa publication intervient dans un contexte où l’Europe subit un fort recul économique par rapport aux États-Unis et où la concurrence chinoise s’intensifie. Depuis un an et demi, l’Union européenne est plongée dans une stagnation économique prolongée, ayant moins bien résisté que les États-Unis à la crise pandémique de 2020, comme c’était déjà le cas après la crise financière de 2008. Pour y remédier, l’ancien Premier ministre italien propose une « changement radical ».
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« Pour la première fois depuis la guerre froide, l’Union européenne doit véritablement craindre pour sa survie, et la nécessité d’une réponse unifiée n’a jamais été aussi pressante. »L'ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) préconise d'émettre de nouvelles dettes communes pour financer des secteurs clés comme l'innovation, la transition écologique et la défense.
« Les besoins d’investissement sont colossaux »Mario Draghi l'a martelé lors d'une conférence de presse à Bruxelles, en mettant en avant des montants annuels de 750 à 800 milliards d'euros, soit plus que le plan Marshall des Etats-Unis après la Seconde Guerre mondiale.
La ligne rouge du prêt commun
Il rappelle le succès du plan de relance historique post-Covid de 800 milliards d'euros, appelant l'UE à « poursuivre l’émission d’instruments de dette commune pour financer des projets d’investissement partagés visant à renforcer la compétitivité et la sécurité de l’Union ». Draghi a également souligné la ” fossé “ qui s’est approfondi avec les États-Unis et la nécessité de s’affranchir, au moins partiellement, de la dépendance vis-à-vis de la Chine pour le développement des énergies renouvelables.
Cependant, l'idée d'un nouvel emprunt commun, bien que soutenue par la France, reste une ligne rouge pour plusieurs pays du nord de l'Europe, dont l'Allemagne et les Pays-Bas, qui craignent[…]
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