En tenant compte de la nature du sol, du type d’arbres présents, de l’exposition, etc., un jeune ingénieur a développé un algorithme qui crée des cartes interactives des zones propices à différentes espèces de champignons.
Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir n°931, daté de septembre 2024.
Les spots à champignons, c’est comme les sources dans le Sud, on n’en parle pas. Cèpes, morilles ou girolles… Si l’on connaît un endroit où poussent habituellement ces délices, il est d’usage d’en garder jalousement le secret, souvent même au sein de la famille. C’est dans ce contexte de délicieuse omerta qu’un ingénieur spécialisé dans l’analyse de données a eu l’idée de créer un outil permettant à ceux qui ne savent pas où chercher de trouver, peut-être, leur propre spot à girolles. Pour 48 euros par an, le site Chasseurs de champignons propose la vente de cartes détaillées des zones les plus propices à la découverte jusqu’à 20 espèces différentes de champignons comestibles.
« Ce n’est pas un outil magique, warns its creator Jordan Monnot, 31, a graduate of the École Polytechnique and the École nationale supérieure d’arts et métiers, himself keen on picking. Même une zone très propice, où tous les paramètres sont réunis, peut ne pas être mycorhizée. C'est-à-dire que le mycélium sous le sol n'est pas présent. Dans ce cas, il n'y a pas de champignons. «
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Un algorithme capable de prédire les zones adaptées à chaque espèce
Concrètement, l’algorithme utilisé pour établir les cartes prend en compte la nature du sol, le type de forêt peuplant la zone avec les arbres les plus présents (chêne, épicéa, hêtre…), l’altitude, l’exposition et le relief du secteur. La cartographie cible ainsi des zones parfois très étendues, ou au contraire très restreintes, avec un minimum de 50 mètres de côté.
« J'ai consulté des mycologues et analysé les données de l'abondante littérature scientifique sur la mycosilviculture [l’art de cultiver des champignons en lien avec les arbres, ndlr] pour comprendre quelles sont les conditions de croissance optimales pour chaque champignon. J'ai ensuite collecté auprès d'organisations indépendantes[…]
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