Les pays de l’Umoa ont mobilisé 2,58 milliards de dollars sur le marché des titres publics au 1er trimestre 2024 (analyse illustrée)

(Agence Ecofin) – Le marché des titres publics par adjudication a été principalement marqué par un appétit prononcé des investisseurs régionaux dans un contexte où les stratégies de financement s’ajustent à court et moyen terme, alors que les rendements exigés sont restés très élevés.

Les pays de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) ont mobilisé collectivement 1 590 milliards de francs CFA (2,58 milliards de dollars) sur le marché des titres publics par adjudication au cours du premier trimestre 2024, selon les données fournies par UMOA-Titres. Ce niveau de mobilisation marque une nette amélioration par rapport au 1er trimestre 2023 où 1.213 milliards de francs CFA avaient été levés, soit une hausse de 31%.

L’engouement des investisseurs pour ces titres semble solide, avec un taux de couverture des émissions atteignant 172%, soit un rebond significatif par rapport aux 107,5% de l’an dernier à la même période ; une période ensuite assombrie par une crise de liquidité dans le secteur bancaire. Même si ces résultats restent inférieurs aux 237% enregistrés deux ans plus tôt, ils signalent néanmoins une reprise encourageante du marché.

Au sein de cette union monétaire, la Côte d’Ivoire se démarque, ayant réussi à mobiliser 674 milliards de francs CFA, ce qui représente 42% du volume total des émissions de titres. Il est suivi par le Togo qui a levé 256 milliards de FCFA, malgré une économie plus modeste comparée à des pays comme le Mali et le Burkina Faso, qui ont mobilisé respectivement 194 milliards et 162 milliards de FCFA. Le Sénégal se classe également bien dans cette course avec 198 milliards de francs CFA récoltés, malgré la crise préélectorale que connaît le pays de la Téranga.

Les maturités des titres émis montrent une préférence pour les financements à court terme, avec 34% du volume total concentré sur des maturités de 12 mois. Les engagements à moyen terme, comme les titres à trois ans, constituent la deuxième catégorie la plus populaire, représentant 23 % du volume. Ils sont suivis de titres de 3 et 6 mois.

1 mobilisation

Cet intérêt marqué des investisseurs régionaux pour le marché des obligations souveraines s’explique par un retour de la confiance et une amélioration de la liquidité bancaire. En effet, le volume hebdomadaire de refinancement est passé de 6 300 à 7 100 milliards de francs CFA au cours de ces trois premiers mois. Cependant, l’équilibre reste précaire et les projections sont attentistes, notamment dans un contexte où les taux directeurs de la Banque centrale pourraient encore augmenter. « Rien ne peut être exclu »confie un spécialiste du marché.

« La crise de liquidité a rendu les banques prudentes ; le problème n’est pas complètement résolu, nous adoptons donc une stratégie attentiste. Nous privilégions les maturités courtes, d’autant que les tensions politiques dans la sous-région pourraient s’aggraver rapidement. Avec les discussions sur le départ de certains pays de la CEDEAO, nous préférons limiter nos expositions en attendant »il justifie.

Et il n’est pas le seul à penser ainsi. Malgré l’augmentation des liquidités disponibles pour le refinancement qui a quelque peu apaisé cette tension, le taux de refinancement au guichet hebdomadaire de la Banque centrale s’est envolé en début d’année, passant de 3,2% à 5,5% depuis décembre 2023. « La Banque centrale serre la vis ; cela nous encourage à trouver des financements par nos canaux traditionnels », assure un financier d’une banque togolaise.

Les rendements devraient rester supérieurs à 7% pour les titres à 3 ans au deuxième trimestre

Si depuis le début de l’année 2023, les rendements obligataires avaient déjà sensiblement augmenté suite à de multiples hausses des taux directeurs et des conditions de liquidité, la hausse des coûts de refinancement, conjuguée à un climat politique instable au Mali et au Burkina Faso, a renforcé cette tendance. en hausse. Le rendement moyen à trois ans est ainsi passé de 7,94% à 8,17% pour l’UEMOA, tandis que la Côte d’Ivoire a vu ses rendements augmenter de 7,25% à 7,40% sur la même maturité. . Face à ces conditions, des pays comme le Bénin ont réduit leur présence sur le marché, n’émettant que quelques titres ponctuellement.

1 rendement

Les analystes prédisent que même s’il y aura une stabilisation des taux directeurs au cours du deuxième trimestre 2024, les rendements des obligations d’État devraient rester supérieurs à 7 %.

« Les taux exigés par les investisseurs reflètent la nécessité pour les banques de maintenir un écart entre leurs coûts de financement et les rendements de leurs investissements. Cet écart s’est réduit ces derniers mois. »analyse notre Source.

1 refinancement

Pour ce deuxième trimestre 2024, les Etats prévoient de lever 1 985 milliards de francs CFA, dont 920 milliards de bons du Trésor et 1 065 milliards de bons du Trésor.

Fiacre E. Kakpo

 
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