Par
Yan André
Publié le
19 septembre 2024 à 17h30
; mis à jour le 20 septembre 2024 à 9h11
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Le parc éolien de la Baie de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) a fait couler beaucoup d’encre et ce n’est sans doute pas encore terminé. Mis en service depuis quelques semaines, il vient d’être inauguré en grande pompe les 18 et 19 septembre 2024.
Une première mondiale
« Nous n’avons jamais eu un chantier aussi difficile », a déclaré Ignacio Galán, président d’Iberdrola, première entreprise énergétique et N°1 mondial de l’énergie éoliennedevant une horde de journalistes nationaux et internationaux.
C’est dur, c’est un euphémisme. composition des fonds marins dans la baie de Saint-Brieuc est d’une complexité exceptionnelle : « un mélange de roches très dures, d’argile et de sédiments », explique l’ingénieur des installations offshore, Raphaël Flint.
Il n’y a jamais eu de projet au monde avec autant de contraintes géotechniques.
Il a fallu tester de nouvelles techniques de forage. « Il y a eu beaucoup d’innovations et de premières mondiales lors de la construction du parc. une prouesse technologique et technique », explique Stéphane-Alain Riou, directeur d’Iberdrola France.
62 géants aux chiffres impressionnants
Lancé il y a 3 ans, le projet était titanesque. Les 62 éoliennes, espacées chacune d’un kilomètre et disposées en sept rangées, mesurent 300 mètres des fondations aux mâts. L’équivalent de la Tour Eiffel.
Les concepteurs du projet ont dû faire face à une amplitude de marée (différence entre la marée haute et la marée basse) allant jusqu’à 30 mètres et vagues jusqu’à 10 mètres.
Ils disposent de trois pales de 86 mètres, dont la vitesse de rotation peut atteindre 400 km/hElles sont équipées de turbines Siemens de 8 MW (mégawatts) pour une production estimée à 1 820 GWh/an (gigawattheures par an).
Cela représente près de 10% de la consommation annuelle en Bretagnequi ne produisait jusqu’à présent que 15% de son énergie. De quoi alimenter 835 000 habitants.
Ce ne sont pas les seuls chiffres qui font tourner la tête. La sous-station électrique située au centre du parc pèse 3 300 tonnes. Le coût de construction de ces superstructures s’élève à 2,4 milliards d’euros et mobilisé 800 marins et techniciensPlus de 50 000 heures de vie sous-marine ont été enregistrées à des fins d’étude.
Préserver la pêche et les coquillages
De nombreux recours ont cependant été déposés contre le projet par des associations de protection de l’environnement. Un projet qui a également provoqué inquiétude, voire hostilitépêcheurs et producteurs de coquilles Saint-Jacques.
Mais Iberdrola estime avoir parfaitement réussi à concilier tous ces aspects. « Le parc est situé le plus au nord possible, À 16 km de la côte « Les plus proches, loin des gisements coquilliers et hors zone Natura 2000 », précise Marie Thabard, en charge des questions environnementales.
Il s’avère que les deux dernières campagnes de pêche aux coquillages ont été fructueuses. activités de navigationils ont pu reprendre cet été avec comme seules restrictions des distances de 50 mètres par rapport aux éoliennes et de 200 mètres par rapport au poste électrique.
Pour éviter d’interférer avec les activités de pêche, et pour des raisons de sécurité Évidemment, les câbles qui relient les 62 éoliennes à la sous-station ont été entièrement enterrés, c’est-à-dire enterrés. C’est aussi une première mondiale.
15 000 touristes
La base logistique de Lézardrieux est désormais démantelée. La base de maintenance sera implantée à Saint-Quay-Portrieux d’ici 2027. Le centre technique est à Binic-Etables. Câbles électriquesréalisée par RTE, acheminent leur précieuse énergie jusqu’à Erquy.
A l’image du viaduc de Millau ou de la route côtière à La Réunion, les éoliennes de la baie de Saint-Brieuc suscitent l’intérêt la curiosité des touristes :5 000 personnes ont visité le parc en 2023, soit le double en 2024.
« Nous allons augmenter le nombre de sorties en 2025, de 70 à 100, puisque Bréhat, Saint-Quay-Portrieux, Pléneuf-Val-André and Erquy» annonce Anne-Lise Corlouer, présidente de la compagnie maritime Vedettes de Bréhat.
La longévité du parc Le projet est prévu pour au moins 25 ans. De quoi permettre à cette nouvelle filière bretonne, ainsi qu’au tourisme industriel, de continuer à se développer. Et d’ici là, « d’autres technologies seront développées », prédit le président d’Iberdola. L’éolien flottant, par exemple.
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