Réseaux de distribution et de transport – .

Réseaux de distribution et de transport – .
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Depuis 20 ans, on entend dire que les infrastructures électriques américaines sont obsolètes (son âge moyen est de 40 ans) et on attend toujours la vague massive d’investissements. L’Europe n’est pas en reste avec une infrastructure vieillissante (également 40 ans en moyenne selon un rapport de l’Union européenne). Dans ce contexte, nous pensons que les infrastructures offrent une opportunité d’investissement.

Par Olivier Ken, gestionnaire de fonds

Le réseau électrique

Depuis deux décennies, le développement des énergies renouvelables est au cœur de la transition énergétique. En tête de l’agenda politique et soutenues par la réglementation, les capacités de production d’énergies renouvelables ont connu un formidable développement et représentent aujourd’hui près de 40 % du mix énergétique européen. Pour atteindre les objectifs du plan Fit for 55 (soit une réduction d’ici 2030 de 55 % du volume de CO2 émis en 1990), il faudra ajouter 70 GW d’énergies renouvelables et plus de 300 GW de raccordements au réseau !

Le problème est que les réseaux de transport et de distribution d’électricité n’ont pas été conçus pour supporter une telle quantité d’énergie renouvelable, qui a la particularité d’être intermittente. L’accélération massive de l’électrification de nos économies va encore accroître la charge sur le réseau. Les capacités d’énergies renouvelables passeront de 400 GW à plus de 1 000 GW d’ici 2030, dont 300 GW d’éolien offshore. Nous devrons investir dans les réseaux de transport et de distribution pour :

  • Répondre au développement des énergies renouvelables
  • Répondre aux besoins d’électrification de la mobilité et du chauffage
  • Développer l’interconnexion entre les États membres.

Selon les estimations de la Commission européenne, cela implique un effort d’investissement de près de 600 milliards d’euros sur la décennie, tant dans le transport que dans la distribution.

Le réseau de gaz

Alors que la COP28 s’est conclue par un accord visant à éliminer progressivement les combustibles fossiles d’ici 2050, la demande de gaz naturel est restée stable au cours des cinq dernières années et devrait rester élevée pendant au moins une décennie. Par ailleurs, on sait aujourd’hui que la décarbonation de certaines industries ne passera pas par une électrification, trop coûteuse (cela concerne notamment les industries très énergivores comme la sidérurgie, le ciment, etc.). Pour ces industries, la solution passera par le captage et le stockage du C02 et le déploiement de l’hydrogène vert. Là encore, le réseau de distribution de gaz n’a pas été conçu pour intégrer une telle quantité d’hydrogène vert. Il faudra donc le moderniser et créer des interconnexions entre les pays. Un plan d’investissement estimé par l’UE à plus de 300 milliards d’euros.

Modèle économique des opérateurs de réseaux

Leur rémunération est réglementée et déterminée dans la plupart des cas en fonction de leur coût du capital pour une période donnée. Cela dépend également de la taille des actifs, ce qu’on appelle la « Regulated Asset Basis » (RAB). Faute d’investissement, la taille des actifs (et donc la base de rémunération) n’a pas augmenté au cours des 10 dernières années mais pour les raisons évoquées ci-dessus, nous pensons que cela va changer. Ce modèle économique offre une très grande visibilité sur les revenus et les flux de trésorerie sur une période déterminée.

Opportunité boursière ?

Historiquement, la performance boursière des opérateurs de réseaux en bourse est inversement corrélée au niveau des taux d’intérêt. Cette corrélation est liée à la fois à l’intensité capitalistique et au mode de rémunération. Comme évoqué ci-dessus, leur rémunération est la plupart du temps fixe pour une période donnée et définie comme un écart par rapport au coût du capital. En période de hausse des taux, ce rendement peut être temporairement réduit. Le secteur a donc été pénalisé courant 2023 et pourrait bénéficier d’un futur cycle de baisses de taux.

Acteurs à suivre

SNAM1euh opérateur du réseau gazier italien, détenu à 31% par la CDP (État). L’Italie s’est déjà positionnée comme porte d’entrée du gaz en Europe avec ses routes depuis l’Algérie, la Libye et l’Azerbaïdjan. La SNAM devrait bénéficier des investissements nécessaires pour moderniser ses routes, augmenter ses capacités à absorber l’énorme quantité de GNL à partir de 2025 (visant à compenser le manque de l’Ukraine) et à plus long terme distribuer de l’hydrogène vert. Sur ce dernier point, 70 % de son réseau est déjà « adapté ». Nous prévoyons que sa BAR augmentera de 8 à 10 % au cours de la décennie.

En électricité, ÉLIE, gestionnaire de réseaux belge et allemand détenu à 45% par l’État belge, est un pure player des réseaux électriques avec 100% de ses revenus régulés et une base installée qui devrait doubler dans les années à venir. Compte tenu des investissements nécessaires, nous envisageons une augmentation de capital à moyen terme.

 
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