Le syndicat UAW veut étendre son influence aux États-Unis

Le syndicat UAW veut étendre son influence aux États-Unis
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Fort d’une grève réussie à l’automne 2023, qui a conduit les industriels américains à augmenter les salaires de 25 %, le syndicat UAW entend désormais prendre pied auprès des industriels étrangers implantés aux Etats-Unis. Premier vote chez Volkswagen.

Les travailleurs de l’usine Volkswagen de Chattanooga, dans le Tennessee, votent (pour la troisième fois) pour savoir s’ils souhaitent ou non créer une branche du syndicat UAW. ©Volkswagen

Le puissant syndicat de l’automobile UAW (United Auto Workers) en veut plus. Déjà fortement implanté parmi les trois constructeurs américains, l’UAW souhaite s’implanter dans les usines des constructeurs étrangers implantés dans le pays.

Le premier arrêt est l’usine Volkswagen de Chattanooga, Tennessee. Les 5 500 salariés du site sont appelés à voter, jusqu’au vendredi 19 avril, pour ou contre la création d’un syndicat.

Nous sommes vraiment excités», a expliqué mardi Isaac Prés, un ouvrier de cette usine, qui distribuait des tracts avant de commencer à travailler en début d’après-midi. Cependant, à Chattanooga, la création d’une branche de l’UAW a déjà été rejetée à deux reprises.

Lire aussi : La grève de l’UAW est officiellement terminée

Mais plusieurs experts estiment que le vent a peut-être tourné, grâce à la dynamique générée par les avancées de l’automne chez les trois constructeurs américains, où l’UAW a obtenu une augmentation salariale moyenne de 25% sur quatre ans.

L’aura de son nouveau président, Shawn Fain, élu en mars 2023, joue un rôle dans cette mobilisation renouvelée. Cet électricien de formation a triomphé à l’issue du premier scrutin ouvert à tous les adhérents. Il incarne le renouveau, en rupture avec la vieille garde, décimée par un scandale de corruption et de malversations qui a impliqué deux anciens présidents.

C’est le bon moment», veut croire Isaac Meadows, joint au téléphone par leAFP. “Les salaires ne suivent pas l’inflation. Les gens réalisent qu’en tant que force de travail, nous avons beaucoup de pouvoir.

13 industriels et 150 000 personnes ciblées

Après les accords avec GM, Ford et Stellantis, l’UAW a voulu surfer sur la vague et a lancé une campagne de sensibilisation auprès de 13 constructeurs, qui emploient environ 150 000 personnes au total, parmi lesquels de plus petits acteurs américains comme Tesla ou Lucid.

Outre Volkswagen, l’UAW a déposé une demande pour organiser un vote dans l’usine Mercedes-Benz de Vance, en Alabama, qui compte 6 100 salariés, mais le Labour Enforcement Bureau (NLRB) n’a pas encore fixé de date.

Le Sud est une terre à conquérir pour l’UAW, qui se heurte au rejet du gouverneur du Tennessee, Bill Leeauteur d’une lettre ouverte visant le syndicat, cosignée par cinq autres gouverneurs de la région, tous républicains.

Ils accusent le syndicat de «désinformation“et à utiliser”tactiques d’intimidation“.”Aux États-Unis, nous respectons nos travailleurs et n’avons pas besoin d’une agence extérieure pour nous dire comment transporter une boîte ou actionner un interrupteur.», argumentent les élus. Ils préviennent que l’arrivée de l’UAW avec un constructeur étranger mettrait en péril l’avenir du site, sans argumenter.

Neutralité de Volkswagen

Avant ce scrutin, Volkswagen s’est engagé à adopter une position de neutralité, ce qui revient à ne pas s’opposer à la formation d’un syndicat. “Nous respectons le droit de nos employés de décider de la question de la représentation syndicale», a indiqué le constructeur allemand sur son site.

Dans une interview sur le site Actualités automobilespublié mercredi, Shawn Fain accuse néanmoins la firme allemande de“enfreindre la loi” et de “menacer» employés du Tennessee, mais s’est dit confiant quant à l’issue du vote.

Une fois le premier domino tombé, il y en aura bien d’autres», a-t-il déclaré à propos de l’effet que le succès de Volkswagen pourrait avoir sur d’autres sites.

L’UAW a changé son approche avant le vote, s’appuyant davantage sur les organisateurs locaux plutôt que de prendre les rênes, souligne Stéphane Silvia, professeur à l’Université américaine et auteur d’un livre sur le syndicat de l’automobile dans le Sud. Pour lui, Chattanooga c’est «la meilleure opportunité que l’UAW ait jamais eue d’organiser un site dans le Sud« . (avec AFP)

 
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