Proximus vend un tiers de ses collections d’art contemporain

”Je suis également président de l’asbl Proximus Artexplique l’ancien garde des Sceaux, une structure anciennement présidée par Baudouin Michiels, détenteur de la collection d’œuvres d’art créée en 1996. Cette collection a déjà fait l’objet de deux publications. L’objectif était d’intégrer l’art contemporain dans les bureaux des deux tours Proximus. Au total, la collection comprend environ 600 œuvres remontant, pour les plus anciennes, au début des années 1960. Mais d’une part, l’évolution des tours, avec reconstruction et surtout réduction des surfaces de travail dans le futur, et d’autre part, l’intérêt de pérenniser une collection et de la rendre plus homogène nous a poussé à vendre un tiers de cette collection.”

Pour l’organisation de cette vente, Proximus a accepté la proposition de Christie’s de mettre en valeur la collection. Dans un premier temps, un inventaire a été réalisé et deux cents pièces ont été sélectionnées, selon différents critères : duplication avec une ou plusieurs œuvres du même artiste, taille excessive par rapport aux futurs locaux et intérêt à être proposées à la vente au personnel.

Car c’est là l’originalité de la démarche, explique Stefaan De Clerck : «D’une part, une vente aux enchères internationale exclusivement sur internet portera sur 70 œuvres ; en revanche, 130 pièces, principalement sur papier, bandes dessinées, etc. seront destinées à être vendues au personnel de Proximus, avec la possibilité d’acheter au maximum deux lots par personne. Bien entendu, ces 130 œuvres seront disponibles à des prix abordables.

L’argent généré par la vente sera investi dans d’autres œuvres en vue de diversifier la collection. L’objectif est de maintenir cette collection parmi les plus prestigieuses entreprise, que le grand public a pu découvrir pendant le Covid lors d’une exposition dans les tours Proximus. “Les choix sont effectués par le comité d’experts à travers l’asblsouligne Stefaan De Clerck. Le CEO de Proximus conserve cependant un droit de veto, et je pense que Dominique Leroy l’a exercé une fois pour un travail qu’elle jugeait « trop agressif ». Nous restons très attentifs à la scène belge : sur la centaine d’artistes présents dans la collection, 40 sont belges. Il est également logique qu’une entreprise comme Proximus s’ouvre désormais aux artistes qui pratiquent l’art numérique. Personnellement je suis aussi sensible à l’art textile”, poursuit le courtraisien. “Nous avons le temps de choisir, car le nouveau bâtiment ne sera prêt que le 1er janvier 2027. L’aménagement des lieux se fera en fonction des travaux, un travail à réaliser avec les architectes »conclut-il.

1 à 2 millions d’euros

Proximus Art : une collection exemplaire

Pour la directrice de Christie’s Belgique & Luxembourg, Astrid Centner, la sélection pour la vente n’est pas définitivement arrêtée. “La vente en ligne aura lieu du 11 au 25 septembre. Pour ce collectionneur ‘Corporate’, il s’agit de la première vente de ce type. L’objectif pour Proximus sera de réinvestir dans sa collection, avec de nouvelles signatures, de nouvelles formes d’art. C’est ce qu’on appelle le cycle artistique. Il est tout à fait logique qu’un collectionneur conserve les chefs-d’œuvre d’un artiste dans sa collection et vende ses autres œuvres. C’est une gestion classique. On peut estimer l’estimation totale des 70 œuvres entre 1 et 2 millions d’euros.»

Vingt-cinq œuvres iconiques ont été présentées ce mardi, à l’image de ces quatre sérigraphies fleurs de 1970 par Andy Warhol, deux Amour de 1982 par Robert Indiana, une lithographie Lampes rouges de Roy Lichtenstein de 1990, un Pol Bury de 1960, Érectiledu bois peint, des tiges de métal, un moteur électrique, un splendide charbon de bois, Tube noirpar Robert Longo de 2002, un Grande muraille (2008) de Walter Swennen ou même un Torsion rouge en acier peint par Walter Leblanc. Citons Sol Lewitt, Dirk Braeckman, Thomas Ruff et Damien Hirst et vous aurez un avant-goût de cette vente événement.