Cinquième puissance mondiale, l’Inde est l’économie majeure à la croissance la plus rapide au monde. Le pays connaît un pic démographique, avec 1,4 milliard d’habitants et un âge médian de 28 ans. Sa richesse économique profite principalement aux classes moyennes supérieures qui occupent des postes hautement qualifiés dans le secteur tertiaire. Fin 2023, 1 % des Indiens les plus riches représenteront 40 % de la richesse du pays.
Comme son voisin et rival chinois Xi Jinping, Narendra Modi a fait une promesse à ses concitoyens : celle du « rêve indien ». Autrement dit, l’horizon d’une vie prospère dans un pays développé et moderne. En effet, avec ses prévisions de 7,6% pour l’année en cours, la croissance indienne a de quoi faire pâlir d’envie n’importe quelle grande puissance économique et Modi multiplie les grands projets de modernisation et les investissements publics.
Les faiblesses de l’économie indienne ne peuvent être camouflées par une croissance forte : cette économie est encore très axée sur le secteur agricole et les industries n’offrent pas suffisamment d’opportunités aux jeunes (environ 10 millions de nouveaux entrants sur le marché chaque année). Les inégalités se creusent alors que les femmes restent massivement exclues du marché du travail et que le taux de chômage atteint 8,3% en décembre 2023, son plus haut niveau depuis 45 ans.
La forte croissance de l’Inde est-elle réellement le signe d’une amélioration du niveau de vie des Indiens ? Pour quelle partie de la population ? Alors que le pays compte désormais 1,4 milliard d’habitants, comment l’économie indienne peut-elle absorber les 10 millions de jeunes qui entrent chaque année sur le marché du travail ? Comment se dessine la géographie des inégalités indiennes ? De quelle marge de manœuvre dispose le gouvernement pour éviter que l’espoir du « rêve indien » ne se transforme en grande désillusion ?
Focus – Les pièges du solaire indien
Avec Marie-Hélène Zérah, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement et membre du CESSMA (Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africain, américain et asiatique) de l’Université Paris-Cité.
En 2021, lors du sommet sur le climat à Glasgow, Narendra Modi déclarait que 50 % des besoins énergétiques du pays seraient couverts par des sources d’énergie renouvelables d’ici 2030. L’Inde rêve depuis de l’énergie solaire, elle se classe déjà au cinquième rang mondial avec un parc solaire installé. capacité de plus de 60 GW. Sauf que cette politique menée par Modi a des répercussions négatives : il existe des tensions entre objectifs de transition énergétique et impacts sociaux, les sociétés de distribution voyant leur avenir économique menacé.
Références sonores
« L’Inde, la nouvelle superpuissance que le monde n’avait pas vue venir ? – 28 Minutes – ARTE (2023)
« Explosion démographique en Inde : Bombay est-elle vouée à devenir invivable ? – France 24 (2023)
“RAPPORT. « La population augmente et le travail diminue » : l’immense défi de l’Inde, pays le plus peuplé du monde, face à l’emploi » – France info (2023)
« Inde : fonctionnaire à tout prix » – France 24 (2023)
« Inde : entre croissance fulgurante et disparités sociales » – RFI (2024)
« En Inde, les femmes travaillent moins » – France info (2023)
COP26 : l’Inde mise sur l’énergie solaire – France TV New Delhi (2021)
Références musicales
Mohit Chauhan – « Ishq Mitaye » (2024)
