Le gouvernement luxembourgeois dévoile sa politique de régulation de la fast fashion

Le gouvernement luxembourgeois dévoile sa politique de régulation de la fast fashion
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« Nous, les petits commerçants de textile, sommes rongés par le luxe et les mastodontes de la fast fashion », déplorait-on récemment à Virgule Angélique Bartolini, gérante de la boutique de prêt-à-porter féminin Bagatelle déclarée en faillite dans le quartier de la gare de la capitale. Le conseiller municipal de la Ville (CSV) s’est ainsi félicité de l’adoption de mesures visant à pénaliser la fast fashion par l’Assemblée nationale à la mi-mars en première lecture.

Ce projet de loi de la députée Anne-Cécile Violland (Horizons) vise notamment « à interdire la publicité des entreprises et des produits liés à la mode éphémère ». Mais aussi de renforcer que « les contributions financières versées par les producteurs dépendent aussi de l’impact environnemental et carbone de leurs productions, qu’elles s’inscrivent ou non dans une démarche commerciale de mode éphémère ». Pour Angélique Bartolini, des décisions similaires doivent être prises au Luxembourg.

Le Grand-Duché se concentre avant tout sur l’Europe

Quelle est la définition de la fast fashion ? “Il s’agit d’un concept dans l’industrie de la mode qui se caractérise par la production rapide de vêtements bon marché et à la mode en réponse aux dernières tendances”, répond la Direction de la Protection des Consommateurs (DPC) du Luxembourg. « Pour les consommateurs, cela signifie une disponibilité rapide d’articles à des prix abordables, mais souvent au détriment de la qualité et de l’éthique. Il convient de noter que la définition de la fast fashion peut varier selon les perspectives et qu’il n’existe pas de consensus universel sur sa signification précise », ajoute ce département du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de l’Agriculture. viticulture.

Faut-il s’attendre à de telles mesures au Grand-Duché ? Interrogé, le ministère de l’Économie indique qu’« il n’existe pas de législation nationale du ministère de l’Économie qui concerne spécifiquement la « fast fashion ». Une approche européenne est privilégiée dans ce contexte. Nous mettrons en œuvre les lois européennes à cet égard en temps utile.»

Le cabinet de Lex Delles (DP) cite notamment l’accord provisoire sur la directive européenne sur le devoir de vigilance. Ce règlement impose certaines obligations aux entreprises de plus de 1 000 salariés, afin de protéger l’environnement. Rappelons que la FEDIL s’est montrée très critique à l’égard de ce texte qui, selon elle, risque de désintégrer le marché intérieur.

Le ministère de l’Économie évoque également l’accord provisoire sur de nouvelles règles interdisant les produits issus du travail forcé sur le marché européen. « Cette dernière représente une étape importante vers un commerce équitable et l’assainissement des chaînes d’approvisionnement. Le champ d’application de ce règlement ne cible pas des entreprises ou des secteurs spécifiques. L’accord s’adresse donc à tous les secteurs, y compris l’industrie textile et la “fast fashion”.»

Si l’équipe Lex Delles se réfère avant tout aux textes européens, elle tient à préciser que « le ministère s’engage à suivre la traçabilité circulaire des produits, notamment à travers la création du GIE Terra Matters, dont l’objectif est d’accompagner les entreprises dans leur transition verte grâce à une solution de traçabilité innovante inspirée de la Product Circularity Datasheet Luxembourg – PCDS ». Le PCDS « se compose d’un modèle de données circulaires et d’une plateforme d’échange de données pour communiquer sur la circularité des produits – donc une sorte de carte d’identité d’un produit et de ses composants »

Un marché trop petit pour être régulé au niveau national

La DPC affirme adopter « une démarche volontariste axée sur l’information, la sensibilisation et la promotion de pratiques de consommation responsable dans le secteur textile ». Parmi ses projets, elle cite « Rethink your clothes » visant à sensibiliser les consommateurs aux enjeux liés à la fast fashion. L’outil myImpact.lu, calculateur carbone en ligne depuis fin 2023 (l’aspect textile est également abordé) encourage les comportements de consommation responsable.

De plus, réglementer au niveau européen permet d’agir plus efficacement selon la DPC. « Légiférer au seul niveau national pourrait désavantager les producteurs locaux et restreindre l’accès aux importations, et l’effet souhaité ne serait pas obtenu. » Elle cite également la directive européenne dite « Green Empowerment » entrée en vigueur le 26 mars 2024 et en cours de transposition par la DPC. Cette directive « vise à renforcer la crédibilité des labels de durabilité et à encourager des choix de consommation écologiques en luttant contre les pratiques commerciales déloyales ».

Qualité consommée réduite

Une étude réalisée par Caritas pour le Ministère de la Protection des Consommateurs en 2022 révélait que « chaque citoyen luxembourgeois jette 12,26 kg de textiles et vêtements par an, alors que seulement 0,02 % est réutilisé au Luxembourg dans des activités de recyclage. upcyclage de vêtements. Cette enquête a également souligné que « l’évolution des déchets textiles est en constante augmentation, tandis que le budget dépensé par les ménages pour les vêtements et les chaussures diminue ».

Dans une interview publiée sur le site du Spuerkees en juillet 2022, Jeannette Muller, alors conseillère auprès du ministère concerné, expliquait : « Les données du STATEC indiquent que la part du budget consacrée par les ménages luxembourgeois à l’habillement et à la chaussure a presque diminué de moitié. les 26 dernières années (1993-2019). Cette recherche montre que le total des déchets textiles produits par habitant a augmenté de 33 % en 15 ans (entre 2003 et 2018). Jeannette Muller a ainsi évoqué « l’hypothèse selon laquelle la baisse du budget alloué par les ménages ne correspond pas à une baisse de la quantité consommée, mais plutôt à une baisse de la qualité consommée ».

Moins de magasins de vêtements depuis 2019

Notons également un autre phénomène dans le secteur textile. Le rapport Retail de l’Observatoire des PME publié en février dernier indique une baisse des magasins de vêtements au Luxembourg. Au troisième trimestre 2023, ce rapport dénombre 671 magasins de vêtements, chaussures et maroquinerie (soit 20,5% des commerces). Par rapport au dernier trimestre 2019, ce secteur a enregistré une baisse de 9,8%.

La marque de vêtements Esprit a récemment fait la une des journaux après avoir déposé son bilan en Belgique, lundi 8 avril. Bourrage papier, les sept magasins luxembourgeois poursuivront leurs activités.

 
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