Peu de recherches portent sur le logement étudiant au Québec, selon l’INRS

Peu de recherches portent sur le logement étudiant au Québec, selon l’INRS
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Même si les étudiants sont parmi les personnes les plus touchées par la crise du logement, peu de recherches portent sur le portrait du logement étudiant au Québec, affirme un rapport de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), réalisé avec la Chaire du Réseau de recherche jeunesse du Québec.

Dans le rapport « Les défis du logement étudiant au Québec et ailleurs : une revue de la littérature », Nick Revington, professeur adjoint au Centre Société Culture Urbanisation de l’INRS, a réalisé une revue de littérature des recherches actuelles sur le logement étudiant au Québec.

« Nous n’avons pas vraiment trouvé grand-chose, alors nous nous sommes tournés vers les écrits du reste du Canada, de l’international, pour comprendre les débats scientifiques autour de cette question dans d’autres régions du monde, pour voir ensuite quelles étaient les lacunes les plus importantes. au Québec», explique M. Revington en entrevue.

Selon lui, « nous avons vraiment besoin de plus de données et de recherches sur la question du logement étudiant au Québec afin de mieux comprendre les enjeux, et donc, de mieux comprendre quelles seraient les solutions ».

Même si les études sur le sujet sont peu nombreuses au Québec, le Québec dispose de plusieurs données, notamment grâce aux sondages menés par l’Unité de travail pour l’implantation de logements étudiants (UTILE), qui sont, pour M. Revington, « les meilleures sources de données sur les étudiants et les logements étudiants au Canada, et leurs données concernent principalement le Québec ».

« Le problème, c’est qu’il est difficile de valider les données UTILE, parce qu’on n’a pas d’autres sources de données officielles qui soient suffisamment détaillées sur les étudiants, les caractéristiques socio-économiques, socio-démographiques, les étudiants du Québec et du Canada pour dire : oui, le Les données UTILE sont très fiables ou pas », précise le professeur.

Il estime que la responsabilité de développer la recherche sur le sujet incombe non seulement aux chercheurs, mais aussi au gouvernement, comme le ministère de l’Enseignement supérieur, qui pourrait développer des données officielles plus solides sur la population étudiante.

Le rapport auquel M. Revington a participé suggère quelques pistes de recherche qui pourraient être explorées davantage.

« Il faut mieux comprendre l’effet de la crise du logement sur les étudiants, sur la réussite scolaire, sur la question de la conciliation travail-famille-études », dit-il, à savoir si la crise du logement oblige les étudiants à travailler ou à travailler plus d’heures pour pouvoir payer leur logement et quel impact cela aura sur leur réussite scolaire.

Le professeur indique qu’il pourrait être pertinent de se demander si certains étudiants décident de ne pas poursuivre leurs études en raison du coût élevé du logement ou de la difficulté de trouver un toit au-dessus de leur tête. La cohabitation entre étudiants des villes universitaires et collégiales et résidents locaux pourrait également être étudiée.

La recherche devrait également porter sur le logement étudiant dans toute la province.

« Le peu de recherches qui existent au Québec se concentrent vraiment sur Montréal, il faut donc aussi comprendre la situation à l’extérieur de la métropole, car la crise du logement n’affecte pas seulement Montréal, mais elle touche à peu près toutes les villes universitaires ou collégiales du Québec. », explique M. Revington.

Explorer les solutions existantes

Pour M. Revington, les enjeux entourant le logement étudiant concernent principalement le marché privé.

« Près de 70 % des étudiants universitaires vivent sur le marché locatif privé. Sur le marché privé, [il y a des] questions d’abordabilité, de capacité à trouver un logement, il y a des taux d’inoccupation très faibles dans plusieurs villes universitaires du Québec, et aussi dans les villes avec cégeps », explique M. Revington.

Il souligne qu’il existe également un manque de places dans les résidences universitaires, ce qui explique la forte proportion d’étudiants devant se loger sur le marché locatif privé.

Selon le professeur, certaines initiatives innovantes sont déjà en place au Québec et méritent d’être explorées davantage. Il cite notamment l’organisme UTILE, qui œuvre au développement de logements abordables pour les étudiants, souvent des associations étudiantes.

Le rapport met également en lumière des projets de résidence répondant aux besoins spécifiques des étudiants autochtones, entrepris au Québec, à Trois-Rivières et à Sept-Îles, pour faciliter leur réussite scolaire.

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