[VIDÉO] Des parents augmentent illégalement la vitesse des scooters de leurs adolescents pour mieux suivre la circulation

Les parents qui estiment que rouler en scooter n’est pas sécuritaire pour leur adolescent prennent une mesure surprenante : modifier illégalement la vitesse de leur cyclomoteur pour leur permettre de « mieux suivre la circulation ».

« Je peux vous garantir que lorsque mon gars aura son scooter, il aura une fusée. Sur la 132, tu te fais doubler, tu bouscules les gens qui ne sont pas patients, c’est dangereux pour nos enfants», affirme un mécanicien spécialisé dans la réparation de véhicules à deux roues en Montérégie, préférant ne pas être nommé.

MARIE-LAURENCE DELAINEY / AGENCE QMI

Plusieurs parents ont déclaré à l’Agence QMI qu’ils avaient demandé à leur mécanicien d’augmenter la vitesse du scooter de leur enfant soit en modifiant le moteur, soit en modifiant la transmission.

Une mère motocycliste de la Rive-Sud, qui souhaite elle aussi garder l’anonymat, explique que cela permet à ses adolescents de mieux suivre la circulation, notamment sur les routes où la limite de vitesse dépasse 70 km/h.

“Récemment, mon garçon de 14 ans s’est fait narguer par une voiture qui l’a poussé par derrière, il [la voiture] Je suis allé le dépasser et je suis allé faire les pauses. Cela lui faisait un peu peur, il commençait à faire nuit. Au début, je n’avais aucune possibilité de modifier le scooter. Avec tout ce qu’ils ont vécu sur la route, j’ai décidé d’essayer et de voir s’ils sont suffisamment responsables, jusqu’à présent, je ne suis pas déçu.

Selon la loi, un cyclomoteur doit avoir une vitesse maximale de 70 km/h et être équipé d’un petit moteur (50 cc) au Québec.

Mais en réalité, selon les modèles, il est difficile, voire parfois impossible, d’atteindre cette vitesse. La plupart du temps, la vitesse maximale est plutôt de 60 à 65 km/h.

Illégal au Québec

Il est interdit au Québec de modifier votre scooter pour augmenter ses performances. Les contrevenants s’exposent à une amende allant de 200 $ à 600 $.

L’expert en sécurité routière et ancien ministre des Transports, Robert Poéti, estime que cette option est non seulement illégale, mais aussi illogique.

«Je les considère chanceux, à cet âge, de pouvoir rouler avec ça. Cette période doit [en être une] d’une grande adaptation, sécurité, prudence. L’expérience ne s’acquiert pas avec rapidité, elle s’acquiert en étant sur la route. Cela fera le contraire de ce qu’ils veulent réaliser, c’est-à-dire protéger leur enfant », a-t-il déclaré.

Pour Julie Morin, un moteur de 50 cc suffit pour le transport de sa fille qui possède un cyclomoteur depuis l’âge de 14 ans, l’âge minimum requis pour en posséder un.

MARIE-LAURENCE DELAINEY / AGENCE QMI

« Je peux comprendre les parents qui disent que ce serait peut-être plus sécuritaire si mon enfant empruntait la 132 ou le pont Jacques-Cartier. Mais dans notre cas, ça n’arrivera pas, je ne vais pas trafiquer le scooter d’un mineur pour qu’il aille plus vite, ça peut être [sécuritaire] dans certains cas, mais dans d’autres, cela peut faire la différence entre un accident mortel ou une blessure », dit-elle.

Selon elle, c’est plutôt aux automobilistes de ralentir à proximité des scooters.

« Les gens sont impatients. Les gens sont-ils vraiment si pressés ?[…] Que vont-ils gagner, deux, trois, cinq minutes dans leur journée ? Je dis toujours à ma fille que la plus grande veille sur la plus petite. Donc le camion fait attention à la voiture, la voiture au scooter, le scooter au piéton », ajoute M.moi Morin.


PHOTO FOURNIE PAR JULIE MORIN

Sa fille, Amélia Morin-Askew, a ce message pour les automobilistes. «C’est la première fois que nous [est] sur la route. Tout d’abord, nous sommes nouveaux, nous n’avons aucune expérience. Et avoir une voiture qui nous suit est difficile. Soyez patients car la plupart du temps, ce n’est pas qu’on ne veut pas aller plus vite, c’est que le scooter ne nous le permet pas.


MARIE-LAURENCE DELAINEY / AGENCE QMI

Selon la Société de l’assurance automobile du Québec, le nombre de cyclomoteurs de loisir en circulation au Québec est passé de 27 197 à 36 551 en 2022, soit une augmentation de 24 %.

 
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