Négociations d’embauche pour les seniors : le tout dernier tour

Négociations d’embauche pour les seniors : le tout dernier tour
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Les négociations entre syndicats et patronat pour parvenir à un accord sur l’emploi des seniors reprennent mardi en milieu de matinée, au lendemain d’une séance laborieuse – qui devait être la dernière -, et dont le gouvernement attend l’issue pour lancer une nouvelle réforme de l’assurance chômage.

Les syndicats souhaitent obtenir une compensation pour les salariés qui relèvent l’âge de la retraite à 64 ans.

La prolongation de ces négociations est une “bonne nouvelle”, a déclaré mardi Sophie Binet, numéro un de la CGT, sur RTL. Car le patronat, qui “n’a pas vraiment compris le but de cette négociation” selon elle, “a été contraint de programmer une nouvelle séance”.

Ces discussions “se concentrent sur l’emploi des seniors”, mais “les employeurs dans leur projet d’accord nous proposent de multiples pistes pour mieux licencier les seniors”, dit-elle.

Les employeurs ont soumis la semaine dernière aux syndicats un projet d’accord qui a servi de base aux négociations de lundi, mais le texte reste très éloigné des revendications syndicales. Les organisations patronales ont rédigé lundi une nouvelle version de trois des cinq chapitres.

Pour se donner une chance de succès, les négociateurs ont convenu de se réunir mardi à 10h00 pour discuter de l’intégralité de la dernière version du texte.

Concernant les parcours professionnels, les entretiens de carrière et les reconversions professionnelles, “on constate déjà des reculs pour les salariés”, notamment sur “le rythme des entretiens professionnels”, a déclaré lundi soir devant la presse la négociatrice de la CGT Sandrine Mourey.

A l’issue d’une formation à un nouveau métier, le salarié pourrait voir son contrat de travail initial rompu, sans indemnité de départ.

“Pour toutes les organisations syndicales, il doit y avoir un maintien du contrat de travail”, a ajouté Mme Mourey.

ligne rouge

Le projet d’accord crée notamment un « contrat de valorisation de l’expérience » pour faciliter l’embauche des chômeurs âgés. Initialement appelé « CDI seniors », ce contrat peut être résilié par l’employeur dès que le salarié atteint l’âge légal de la retraite et peut repartir avec une pension à taux plein. Encore une ligne rouge pour les syndicats.

Une avancée : une négociation obligatoire sur l’emploi et les conditions de travail des seniors s’ouvrira tous les trois ans dans les entreprises de 300 salariés ou plus, et tous les quatre ans dans les branches. La version précédente du projet d’accord faisait de l’emploi des seniors un sujet de dialogue social. Le sujet fera désormais l’objet d’une négociation distincte.

Mais “nous n’avons pas de précisions sur la négociation et nous n’avons rien sur les entreprises de moins de 300 salariés”, a regretté le négociateur CFDT, Yvan Ricordeau.

Il voit tout de même dans cet engagement une première ouverture du côté patronal, même si selon lui « nous n’avons pas commencé à négocier » lundi.

Si les partenaires sociaux parviennent à un accord, le gouvernement s’engage à traduire en loi ce texte, qui devrait notamment augmenter le taux d’emploi des seniors.

Après la négociation sur l’emploi des seniors, les syndicats signataires de l’accord sur l’assurance chômage de novembre dernier (CFDT, FO et CFTC) et les trois organisations patronales doivent se réunir mercredi à l’Unédic pour signer un avenant sur l’indemnisation des seniors.

Il s’agit de relever de deux ans les limites d’âge pour bénéficier d’indemnisations plus longues, ouvrant ainsi la voie à la validation de l’accord commun par le gouvernement.

Mais cette convention devrait vite devenir obsolète puisque Gabriel Attal a déjà annoncé une nouvelle réforme de l’assurance chômage « en 2024 », malgré l’hostilité d’une partie de sa majorité et celle des syndicats.

 
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