(CercleFinance.com) – L’or a continué d’atteindre des niveaux records ces dernières semaines et sa hausse n’est pas près de s’arrêter, estiment les analystes et les stratèges de marché.
Le métal précieux a atteint hier soir un nouveau record absolu à 2 372,5 dollars l’once, les investisseurs y voyant une valeur refuge face aux incertitudes sur l’évolution des taux aux Etats-Unis et en Europe.
Après avoir grimpé de près de 2% vendredi dernier, ce qui a porté ses gains de la semaine dernière à environ 4,5%, il est actuellement en hausse de 0,3% à 2 354,3 $.
Ces bonnes performances contrastent avec celles des marchés boursiers qui semblent à la peine depuis fin mars. La semaine dernière, l’indice CAC 40 a baissé de 0,9% et le S&P 500 d’environ 1%.
Dans le même temps, l’indice CBOE VIX qui mesure la volatilité du S&P – souvent appelé Market Fear Index – a atteint son plus haut niveau depuis cinq mois.
Selon les professionnels, la demande d’investissement des fonds et des investisseurs institutionnels, mais surtout les achats des banques centrales, devraient continuer de soutenir les prix.
“Les achats des banques centrales constituent une lame de fond haussière”, souligne Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM.
« En février, ils ont acheté 19 tonnes d’or, soit un total de 64 tonnes depuis le début de l’année. C’est le neuvième mois consécutif d’achats nets», souligne le stratège.
Si les achats des banques centrales semblent être en grande partie à l’origine du mouvement haussier, certains analystes y voient aussi un signe de défiance à l’égard de la dette publique, notamment dans la perspective de l’élection présidentielle aux Etats-Unis.
“L’or a été poussé à la hausse par des hedge funds ou des spéculateurs profitant de la forte dynamique déclenchée par la demande des investisseurs dans le monde entier en réponse aux tensions géopolitiques accrues et aux inquiétudes sur la stabilité financière dans un monde très endetté”, souligne Ole S. Hansen, le brut spécialiste des matériaux chez Saxo Bank.
Cet analyste avait exprimé dès le début de l’année son optimisme sur l’or, estimant que 2024 serait « l’année des métaux » comme l’argent, le cuivre ou le platine.
S’il reconnaît que l’or pourrait se consolider un peu à court terme, Hansen voit l’or poursuivre sa hausse vers le seuil des 2 500 $ en raison des baisses de taux qui se profilent à l’horizon, qui selon lui pèseront à la fois sur le dollar et sur les rendements obligataires.
De son point de vue, les plus grandes menaces proviennent de la baisse – un scénario pourtant jugé « improbable » – de la température géopolitique mondiale ou de la suspension par les banques centrales de leurs achats agressifs d’or.
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