En rachetant Staci, le groupe Bpost prépare-t-il sa privatisation ? – .

En rachetant Staci, le groupe Bpost prépare-t-il sa privatisation ? – .
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Pourquoi acheter cette entreprise ?

Face au déclin endémique du cœur de métier qu’est la distribution du courrier, bpost cherche depuis longtemps à se diversifier. L’entreprise publique a déjà dépensé environ 1,4 milliard dans sa filiale américaine Radial, spécialisée dans la logistique et le e-commerce. Un achat qui peine à s’avérer rentable. Il s’apprête à débourser quasiment le même montant pour Staci, spécialiste de la logistique multicanal pour de grands groupes de diverses industries comme la santé, la cosmétique, l’énergie, les services privés et le secteur public, dont la grande majorité de ses 80 sites sont situé sur le Vieux Continent. Cette diversification, qui renforce les racines de bpost dans le nord-ouest de l’Europe, était déjà une priorité de l’ancienne direction. Staci faisait même partie des entreprises ciblées. Le nouveau CEO Chris Peeters a ainsi repris un dossier préparé depuis janvier 2022. »Grâce à l’acquisition prévue de Staci, bpostgroup intensifiera sa stratégie de renforcement de son offre B2B et créera davantage de potentiel de synergie au sein du groupe. souligne le communiqué publié vendredi soir.

Bpost crée la surprise en réalisant une grosse acquisition

Bpost est-il une bonne affaire ?

L’évolution du cours de bourse à partir de ce lundi matin fournira une première indication du sentiment des investisseurs. Ce qui est sûr, c’est que Bpost – qui réalise un chiffre d’affaires de 4,2 milliards et un bénéfice de 248 millions en 2023 – n’a pas voulu rater l’occasion en proposant plus que plusieurs autres candidats également en poux. Elle verse près de 12 fois le résultat opérationnel de Staci (110 millions d’euros) en 2023. Il faudra voir comment elle va financer le rachat de 100% de Staci au fonds d’investissement Ardian ? Elle avait initialement prévu un «financement de transition ». Une fois le rachat réalisé, probablement à l’automne prochain, plusieurs possibilités s’offrent à lui, dont l’émission d’obligations ou une augmentation de capital. Certains analystes se demandent également si la vente de Radial ne permettra pas de libérer des liquidités.

Faut-il y voir les prémisses de la privatisation ?

Il n’est donc pas exclu que bpost émette de nouvelles actions pour payer une partie du rachat. Dans un tel scénario, il y a de fortes chances que l’État belge ne veuille pas participer à l’augmentation de capital, surtout si la N-VA, qui a toujours prôné la privatisation de bpost (lire ci-dessous), se retrouve dans le prochain gouvernement. . Si tel était effectivement le cas, la participation de l’État belge tomberait en dessous de 50%. Selon nos informations, le rachat de Staci a été discuté vendredi au sein du comité ministériel restreint. On peut imaginer que la question du financement aura été abordée. Les socialistes ne devraient pas voir d’un bon œil une réduction du poids capitaliste de l’État. Ce qui devrait également se traduire par une perte de leur influence sur une entreprise qui emploie environ 26.000 personnes en Belgique. Et qui est présidé par Audrey Hanard, une jeune consultante choisie par Paul Magnette, le président du PS.

Quelle est la réaction des syndicats ?

«Nous en avons pris note», explique Stéphane Daussaint, directeur général de CSC Transcom Poste. “Les 25 000 postiers ne se soucient pas du marché européen.», poursuit le syndicaliste. Tout en soulignant que le climat est «très tendu dans les bureaux de poste. Il y a un risque de mouvements sociaux. Les postiers sont déjà très en colère contre ce qui s’est passé avec la perte du contrat de distribution des journaux.».

Des arrêts de travail spontanés ont eu lieu à Liège et dans le Brabant wallon après l’annonce du rachat de Staci. Thierry Tasset, secrétaire général de la CGSP, rappelle «l’expiration du préavis de grève » fixé au 22 avril.Il faut accepter beaucoup de choses et en plus, bpost, une entreprise en difficulté, va acheter plus gros qu’elle“, il se plaint.

Michael Freilich (N-VA) : « Le PDG a compris que le marché belge est trop petit »

Le député fédéral N-VA Michael Freilich fait partie des parlementaires qui suivent de près le dossier bpost. Il a pour habitude de ne pas commenter les opérations des sociétés publiques autonomes cotées en bourse. Il souligne néanmoins que bpost n’a d’autre choix que d’activer d’autres revenus compte tenu de la baisse de 10 à 15% par an de l’acheminement du courrier. « C’est bien que bpost s’oriente dans cette direction », nous explique-t-il. Mais il pense que l’Etat n’a pas vocation à être l’actionnaire majoritaire d’une entreprise qui se retrouve donc en concurrence avec de nombreuses autres entreprises. Son raisonnement est également valable pour Proximus. Il rappelle que son parti prône une participation réduite à 20% (contre 50% actuellement). “L’achat de Staci montre que nous avions raison ».

Il soutient également le choix du nouveau PDG Chris Peeters de ne plus s’accrocher aux subventions de l’État pour générer de la rentabilité. “Chris Peeters a compris que le marché belge est trop petit pour permettre à bpost de se développer.» souligne le député. Et de tirer une flèche sur les socialistes »qui jusqu’à présent ont décidé de ce qui s’est passé” même si “Ce sont des PDG flamands qui ont été expulsés.».

 
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