Quand rien ne prédit un avenir meilleur pour notre santé

Quand rien ne prédit un avenir meilleur pour notre santé
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J’ai découvert que j’avais un cancer du sein en 2020. J’ai dû attendre encore deux mois avant de recevoir le diagnostic final : cancer du sein métastatique, stade quatre. Depuis quatre ans maintenant, je vis avec cette réalité.

Je n’ai jamais arrêté de travailler. J’aurais pu, en fait, j’aurais aimé pouvoir le faire. Juste pour absorber la nouvelle et, peut-être, me préparer à mourir. Dans un monde déshumanisé, le médecin de l’époque me demandait machinalement : « Pourquoi veux-tu faire une pause dans ton travail ? J’avoue être surpris par la question.

Bizarrement et sans raison, je me suis immédiatement senti coupable. En pleine pandémie, j’ai réorganisé mon horaire de travail accompagné des membres de mon équipe. J’ai accepté la décision déconnectée de ce médecin.

Dégradation

Je constate la détérioration des services médicaux. Je ne parle pas de l’équipe de soins et de soutien, une équipe qui me fait me sentir patiente et humaine à part entière. Je parle spécifiquement de médecins que je ne connais pas et pour lesquels je suis un numéro parmi tant d’autres.

En quatre ans, j’ai aussi vu diminuer la disponibilité des services d’hémato-oncologie. Au début de mes cures, il y avait deux disponibilités par semaine, puis une seule et maintenant zéro. « Des changements temporaires dans les traitements contre le cancer », titrait un journal local, mais pour combien de temps ? Qui dit zéro service de proximité, c’est aussi recevoir des services dans les plus grands centres, dans mon cas Saint-Eustache, ou encore Saint-Jérôme.

Les services de proximité devraient être la priorité du gouvernement. Lors de mes traitements à l’hôpital, je vois arriver des patients en taxi, des accompagnants et des soignants qui doivent s’absenter de leur travail pour accompagner leur « patient », des conjoints impuissants face à la douleur de leur proche. . L’externalisation des soins comporte des difficultés et un coût économique. Les élus caquistes semblent dire qu’il faut se résigner à se faire soigner dans les grands centres. Des élus, bizarrement, qui souhaitent une plus grande part de la santé privée…

Investissement

Je suis sensible à la réalité du manque de médecins et de la pénurie de main-d’œuvre. Cela dit, investir dans les lieux de travail pour les rendre attractifs serait déjà un pas dans la bonne direction. Au lieu d’ouvrir des cliniques privées subventionnées, investissons dans notre réseau public et donnons aux travailleurs de la santé les moyens de faire leur travail.

La population doit se mobiliser, on ne peut pas attendre que les services ferment les uns après les autres pour bouger. Un système public de santé et de services sociaux est un choix de société pour les Québécois. Il doit être entretenu, choyé et valorisé.

En laissant lentement se désintégrer le réseau public, le gouvernement pousse les soins de santé vers le secteur privé, vers des gens d’affaires qui s’enrichissent grâce à la maladie. En tant que patient, mais aussi en tant que représentant des travailleurs, j’aimerais au contraire remettre le patient au centre du réseau et le soutenir humainement, dans sa région, dans sa communauté, dans sa communauté.

Crédit photo Dominic Morrissette

Chantal Maille, Président du Conseil central des Laurentides-CSN, Patient du réseau de santé québécois

 
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