« Cela nous met dans une situation malheureuse »

« Cela nous met dans une situation malheureuse »
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Le déficit devient donc incontrôlable, entraînant avec lui le chef de l’Etat Emmanuel Macron et le camp présidentiel. La promesse de le réduire à 3% en 2027 semble compliquée à tenir.

Pour y parvenir, la majorité devra trouver, d’ici la fin du quinquennat, au moins 50 milliards d’euros, selon le rapport de la Cour des comptes. “Cela nous met dans une situation malheureuse car non seulement nous avons un déficit de 5,5 %, l’un des déficits les plus élevés de la zone euro, peut-être même le plus élevé, mais nous avons aussi une dette publique de plus de 110 %. », a déclaré le président de la juridiction financière, Pierre Moscovici, sur France Inter. “Nous sommes dans une position qui nous oblige à rectifier le tir et à dire la vérité aux Français.

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Corrigez rapidement le tir pour remplir les caisses

Face à une telle situation, Pierre Moscovici s’interroge : « Comment voulez-vous investir dans l’avenir, dans la transition écologique et numérique, dans l’éducation, dans l’innovation et la recherche, dans la défense ? Nous sommes progressivement étranglés dans notre capacité d’action publique.

Il va donc falloir rapidement corriger le tir pour remplir les caisses. Les pistes évoquées par le gouvernement sont de vieilles recettes : la réduction des dépenses publiques dans deux domaines : l’indemnisation du chômage et la santé. Le chef de l’Etat envisage également de demander des efforts supplémentaires aux autorités locales.

L’aile gauche de la majorité ainsi que des cadres comme la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet sont également favorables à une augmentation de la fiscalité pour les ultra-riches et les plus grandes entreprises. Mais cette option a été une nouvelle fois balayée par l’exécutif et le Président, qui refusent toute hausse d’impôts.

Pour le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, il faut avant tout remplacer l’État providence par l’État protecteur. “Tout libérer, pour tout le monde, tout le temps : c’est intenable ». Cette sortie n’a guère plu à Emmanuel Macron. “Il devrait en parler à celui qui est ministre de l’Économie depuis sept ans.»» a plaisanté le président en coulisses.

L’effet boomerang de tout ce qu’il faut

Les crises successives de ces dernières années et les réponses apportées par la majorité ont eu un impact considérable sur les finances publiques, la dette passant de 97,9% du PIB en 2019 à 110,6% fin 2023. La stratégie présidentielle du « quoi qu’il arrive » coûts » a permis de sauver de nombreux emplois pendant la crise sanitaire due au Covid-19 grâce à des mesures d’aides exceptionnelles, ainsi que de soutenir le pouvoir d’achat pendant la crise énergétique grâce à un bouclier tarifaire. Mais cette tactique généreuse revient aujourd’hui à la figure d’Emmanuel Macron et de la majorité qui, au vu des derniers résultats électoraux et des derniers sondages, n’ont étrangement pas réussi à en profiter.

La chef de file des députés du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, se réjouit de la situation et a déjà annoncé qu’elle s’opposerait à la nouvelle réforme de l’assurance chômage. “En réalité, ceux qui ont été présentés comme les « Mozart de la finance » veulent faire payer aux Français le prix de leur incompétence. Leur bilan économique est absolument épouvantable.»

Dans la vie de tous les jours Les échos, le président des Républicains (LR), Éric Ciotti, a également soigné son sens de la formule. “Le moment de vérité est arrivé : nous suivons le même chemin que la Grèce ».

A gauche, la patronne des écologistes, Marine Tondelier, craint le resserrement budgétaire. “Ce qui me fatigue vraiment dans ce pays, c’est que c’est Robin des Bois à l’envers. Nous allons récupérer de l’argent de ceux qui ne sont pas riches et nous ne demanderons jamais aux plus riches de faire un effort.»

La peur d’une « punition » lors des élections européennes

L’annonce de l’état des finances publiques ébranle encore un peu plus le camp présidentiel, déjà en proie au doute à l’approche des élections européennes du 9 juin. La stratégie visant à instaurer un duel contre le RN est remise en cause, puisqu’elle ne marche pas. Selon un sondage Ipsos pour Euronews publié le 19 mars, la liste RN conduite par son président Jordan Bardella obtiendrait 30,7%, devant la liste majoritaire conduite par Valérie Hayer avec 18,1%.

Si ces chiffres devaient se confirmer, cela représenterait une gifle monumentale pour la majorité. En 2019, le camp présidentiel avait déjà perdu la bataille aux élections européennes, mais l’écart était bien plus réduit. Il avait recueilli 22,42% des voix contre 23,34% pour le RN. Pire encore : en additionnant les intentions de vote du RN à celles de Reconquête (5,5%) et Debout la France (2,4%), l’extrême droite obtiendrait 38,6% des voix, contre 26,85%. en 2019.

 
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