Les banques de la zone euro ont facilement fait face à la hausse drastique des taux d’intérêt depuis 2022 et ont été peu affectées par les turbulences qui ont touché le secteur l’an dernier aux Etats-Unis et en Suisse. Cela alimente le risque de complaisance et alimente les appels à se préparer à des temps plus difficiles.
Les provisions pour créances douteuses sont restées exceptionnellement faibles, malgré un environnement proche de la récession, mais cela pourrait être dû au soutien budgétaire et monétaire sans précédent qui a protégé les banques des chocs, a déclaré jeudi Claudia Buch, présidente de l’autorité. surveillance bancaire de la BCE.
“Les futures évaluations des risques devront en tenir compte, car les données passées sur les défauts de paiement ne fournissent pas une représentation précise des risques futurs pour la qualité des actifs”, a-t-elle ajouté dans le rapport annuel du conseil d’administration. surveillance prudentielle.
Les banques doivent également mieux se préparer aux risques liés aux cyberattaques, au changement climatique et aux bouleversements géopolitiques, qui pourraient modifier fondamentalement leur modèle économique à long terme.
« Les banques doivent donc impérativement adapter leurs pratiques de gestion des risques au nouvel environnement », estime Claudia Buch.
L’innovation, notamment en matière d’intelligence artificielle, facilite le développement d’institutions financières non bancaires qui pourraient menacer les marges des banques traditionnelles et les pousser à prendre des risques excessifs.
«L’innovation et une concurrence accrue peuvent améliorer le bien-être économique, mais elles entraînent également de nouveaux risques», souligne Claudia Buch.
(Reportage de Balazs Koranyi, Blandine Hénault pour la version française, édité par Kate Entringer)
