Jérémie Lemesle a créé la société T2L en janvier 2010, après avoir acquis une solide expérience au sein du groupe Calberson Geodis pendant une dizaine d’années. Nouveau membre du Tred Union depuis octobre dernier, il témoigne de l’évolution de son entreprise et du climat des affaires actuel.
Informations sur les transports : Comment a évolué l’entreprise que vous dirigez ? ?
Jérémie Lemesle : Au démarrage de mes activités, l’idée était de transporter un peu de tout tout en étant multi-activités et multi-clients. Aujourd’hui, nous travaillons dans les réfrigérateurs, les tautliners et les fourgons. Nous sommes en mesure de livrer des plants pour approvisionner des jardineries comme Truffaut, mais aussi de transporter des quartiers de porc jusqu’à un abattoir à l’autre bout de la France.
Pour l’instant, nous employons 90 salariés répartis sur deux sites principaux pour la partie transport, à Etrelles et Angers depuis 2018, année du rachat des Transports Chapon (49). Aujourd’hui, notre principal point fort dans le secteur routier est de distribuer quotidiennement vers le Grand Ouest avec les départements 44, 49, 72, 53 et 35, ce qui représente 70% de notre activité.
“Tred Union agit en fait comme une couverture contre l’inflation.”
Par ailleurs, 10 % de notre volume d’activité est généré par la logistique sur le secteur de Vitré. Enfin, notre dernière activité qui prend de l’ampleur réside dans notre travail pour le réseau POLE de une à six palettes avec des délais intéressants pour nos clients.
IL : Comment voyez-vous la situation actuelle ? ?
JL : Dans la mesure où nous sommes restés assez actifs dans le commerce, nous avons constaté une augmentation de 1% de notre chiffre d’affaires par rapport à l’année dernière dans un contexte où la tendance globale du secteur s’apparente plutôt à -5%.
De nouveaux dossiers de développement pour la Bretagne démarreront en février 2024. De quoi envisager de belles perspectives sur les volumes à transporter. Je suis plutôt confiant même s’il reste difficile de rouler au juste prix.
«Les PME isolées ont souvent des conditions d’achat défavorables.»
Une fois passée la période du Covid où nous avons réussi à répercuter nos hausses de prix, désormais nous sentons que c’est beaucoup plus compliqué à l’heure où de nouvelles hausses de coûts se profilent. Si j’arrive à maintenir la rentabilité de mes activités, c’est grâce aux économies que je réalise grâce à mes achats.
C’est pourquoi nous avons rejoint le groupe Tred Union. Les PME isolées bénéficient souvent de conditions d’achat défavorables auprès de grands groupes comme Total. Tred Union agit en fait comme une couverture contre l’inflation.
IL : Vous souhaitez monter en puissance dans la logistique ? ?
JL : Nous allons effectivement consacrer 9 millions d’euros à un nouvel outil pour répondre à la demande de stockage des industriels locaux. Il s’agit de centraliser les espaces extérieurs que nous louons actuellement pour réaliser des économies d’échelle.
C’est pourquoi nous investissons dans 12 000 m2 (10 000 m2 stockage et le reste pour le cross dock). Cette profession va continuer à se développer car les entreprises qui avaient tendance à produire en Chine revoient leurs organisations.
«Je viens d’investir dans trois camions roulant au B100.»
Nous assistons à un phénomène de délocalisation qui fait monter la logistique. Sans compter que pour une question de concurrence étrangère, nous préférons aujourd’hui faire rouler nos camions pour assurer les derniers kilomètres, plutôt que de les envoyer à droite ou à gauche à tout prix. Je vise 15% de mon chiffre d’affaires en logistique dans les quatre prochaines années.
IL : Comment abordez-vous la transition énergétique ?
JL : Nous utilisons un camion électrique pour effectuer des livraisons locales, mais nous restons limités en termes de capacité de batterie avec une autonomie maximale de 230 km par jour pour une charge de sept heures.
Cependant, pour servir le marché de la distribution régionale, nous devons récupérer nos marchandises en région parisienne. C’est pourquoi je viens d’investir dans trois camions roulant au B100. Nous prévoyons de changer 20 % de notre parc de 55 moteurs avec ce biocarburant d’ici fin 2025.
Arnaud Ilié