C’est une question très taboue dont peu de propriétaires d’animaux discutent ouvertement, de peur d’être stigmatisés. A quel montant diriez-vous au vétérinaire que, non, c’est fini, je n’ai pas les moyens financiers ou je refuse de payer cette somme faramineuse, c’est fini, je vais devoir laisser partir mon chiot adoré ?
Rien que d’y penser, je me sens très mal à l’aise. En théorie, la vie d’un compagnon à quatre pattes n’a pas de prix. En pratique, oui.
Dans un dîner assez arrosé, j’ai posé cette question interdite à des amis, qui vivent tous avec d’adorables toutous et qui arrivent à joindre les deux bouts, c’est un détail à ne pas négliger dans ce débat.
Résultat de cette enquête non scientifique ? Une facture inférieure à 5 000 $ reste raisonnable, surtout pour un jeune animal qui a encore de belles années devant lui. Mais c’est le seuil psychologique qu’il ne faut pas franchir. Après, c’est l’euthanasie. Il faut nommer les choses.
Autour de la table, l’un des convives avait récemment déboursé près de 15 000 $ pour financer une opération chirurgicale délicate, qui a sauvé la vie de son chien vieillissant.
Oui, il a été jugé. Cibole, c’est presque le prix d’une Mitsubishi Mirage toute neuve ! En même temps, c’est son argent, il le dépense comme bon lui semble et il n’était pas prêt de dire au revoir à sa petite bête chérie. Mon chien, mon choix.
Les prix dans les cliniques vétérinaires ont explosé ces dernières années, rappelle l’émission Enquête dans un épisode percutant que - relaie ce jeudi à 21 heures. À la SPCA de Montréal, un animal sur six a été abandonné pour des raisons médicales et financières. Comprenez : leurs propriétaires manquent d’argent pour s’occuper d’eux.
La tête ne communique pas avec le cœur lorsque notre bébé bien-aimé souffre et que nous arrivons, dans une panique extrême, dans un centre vétérinaire d’urgence. Faites tous les tests ! Cela coûtera quoi qu’il en coûte ! Gardez-le en vie !
Et si les soins aux pitous et aux minous grugent une part encore plus importante du budget qu’avant, c’est parce que 20 % des cliniques vétérinaires familiales au Canada ont été rachetées par des multinationales, révèle le rapport deEnquête. Ces grandes enseignes, qui opèrent en toute discrétion, imposent aux vétérinaires des indicateurs de performance sur l’alimentation vendue en clinique, sur les hospitalisations enregistrées et sur le nombre d’interventions chirurgicales réalisées. Bref, il y a des quotas à remplir. Comme pour les contraventions des policiers.
Concrètement, ces mesures d’efficacité se traduisent par des analyses sanguines, radiographies ou scanners plus inutiles ou inutiles. Cela me rappelle mon ancien vétérinaire qui me conseillait fortement de consulter un oncologue canin pour examiner les verrues de mon vieux carlin. Excuse, désolé ?
-Quand j’ai refusé, il m’a regardé avec mépris comme si j’avais assassiné mon propre chien devant lui, bonjour la culpabilité. Je l’ai vidé. Le vétérinaire, bien sûr. Pas mon beau carlin.
Le journaliste deEnquête Annie Hudon-Friceau explique qu’une clinique locale a récemment gonflé ses prix de 80 % en faisant partie d’une grande entreprise internationale. Pour les mêmes prestations rendues par les mêmes salariés, la facture a pratiquement doublé.
Honnêtement, c’est indécent. Sous couvert d’anonymat, des vétérinaires dénoncent l’arrivée de grandes enseignes commerciales qui ne pensent qu’à l’argent au détriment du bien-être des animaux.
Au Québec, deux de ces géants mettent la main sur un total de 136 cliniques sans nécessairement l’afficher clairement. Pour conserver leur aspect chaleureux et convivial, les fonds d’investissement n’ajoutent pas automatiquement leur nom au chapiteau commercial.
Donc, vous pensez encourager les affaires de deux sympathiques vétérinaires locaux. Vous vous retrouvez avec une méga-société enregistrée en Suède, qui met la main directement dans votre portefeuille.
Toujours dans le domaine animalo-financier, La facture a dévoilé mardi soir une astuce pour réduire votre facture vétérinaire : acheter des médicaments pour votre compagnon à quatre pattes directement en pharmacie. Oui, oui. Chez Jean Coutu, chez Pharmaprix, ça n’a pas d’importance.
J’ai eu un chien depuis plus de dix ans et je n’ai jamais envisagé cette option. En fait, je ne savais même pas que c’était possible.
Selon La factureun médicament antiépileptique canin coûte 160 $ par mois en clinique. C’est très cher. En pharmacie, le prix d’une même molécule oscille entre 57$ et 71$. Plus de deux fois plus cher.
Des pilules identiques peuvent également être achetées sur les sites de pharmacies en ligne de l’Ontario, comme Pets Drug Mart, qui acceptent les ordonnances du Québec. Bonne information à connaître.
Evidemment nous les aimons, nos charmantes petites créatures. Nous les chouchoutons, nous les câlinons, nous les câlinons et nous les traitons comme des membres de notre famille, ce qu’ils sont. Nous les aimons, c’est indéniable, mais nous aimerions aussi avoir de l’argent dans nos REER à la retraite. La question cruelle du départ reste entière : jusqu’où sommes-nous prêts à nous endetter pour les maintenir en bonne santé ?
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