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Les enseignants veulent revenir à deux bulletins scolaires

Les professeurs aimeraient même changer dès la rentrée prochaine, si possible.

Le Soleil a obtenu les résultats d’une enquête interne menée par la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) auprès de ses membres.

Neuf enseignants interrogés sur dix souhaitent un retour à une année scolaire divisée en deux étapes, alors qu’elle est actuellement de trois.

Les deux tiers (66%) estiment également que la complexité des évaluations ordonnées par le ministère de l’Éducation à la fois nuit à l’apprentissage des élèves et augmente inutilement la charge de travail administratif des enseignants. Cette proportion s’élève à 82% à l’école primaire.

Des 95 000 membres de la FSE, ce qui en fait le plus grand syndicat d’enseignants au Québec, 9 615 ont répondu à la consultation menée pendant quatre semaines en novembre et décembre derniers.

Cela représente environ 10 % des membres de la FSE et environ 6 % de l’ensemble des quelque 150 000 enseignants du réseau scolaire public.

Pas moins de 89% se disent « favorables à une réduction du nombre de bulletins à produire annuellement », qui est actuellement de trois.

Il s’agissait de deux au cours des deux années scolaires complètes qui ont suivi le début de la pandémie de COVID-19, soit 2020-2021 et 2021-2022.

« Ce que nous voyons dans les chiffres, c’est qu’il y a un peu plus d’enseignants du primaire qui ont répondu [au sondage] que la proportion qu’ils représentent. Cela nous dit qu’il s’agit probablement d’une préoccupation majeure des enseignants du primaire à ce sujet», a déclaré le président de la FSE, Richard Bergevin, en entrevue.

Si M. Bergevin concède qu’il ne s’agit pas d’une enquête scientifique comme celle réalisée par des firmes spécialisées à partir d’échantillons aléatoires, le syndicaliste note qu’avec près de 10 000 répondants, « nous avons un coup de sonde important et assez représentatif de ce qui se passe dans les milieux ».

“Le ministre devrait écouter ce que lui disent les enseignants et essayer de trouver la bonne voie pour faire migrer ces idées.”

— Richard Bergevin, président du syndicat FSE

« En termes d’évaluations, ce que nous souhaitons, c’est que ce soit simplifié. Et en termes de scrutins, en passant de trois tours à deux tours, nous avons un consensus fort. C’est quelque chose qu’on a déjà vécu pendant la pandémie, et puis on pense que ça pourrait être fonctionnel», résume M. Bergevin.

Après la pandémie, les comités de parents ont été les premiers à demander le retour des trois bulletins scolaires.

En cas de réduction du nombre de bulletins scolaires de trois à deux, pas moins de 92 % des enseignants ayant répondu à l’enquête souhaitent maintenir la première communication sans notes, désormais réalisée à la mi-octobre.

Le timing de cette première communication fait cependant débat. 58% souhaiteraient le reporter à la mi-novembre.

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Le dirigeant syndical suggère de « laisser aux écoles le soin de définir le moment de la première communication ».

A deux étapes, les propositions suivantes sont privilégiées par les répondants : qu’ils disposent à peu près du même nombre de jours (55% des répondants) et sont pondérés à 40% pour la première étape et 60% pour la seconde (64% des répondants). Comme pendant la pandémie.

38 % des enseignants préfèrent un deuxième cycle plus long.

Anciennement les quatre bulletins

La division de l’année scolaire en trois étapes date de 2011, avec l’imposition du bulletin unique. Avant, la majorité des jeunes Québécois recevaient quatre bulletins par année.

Le président de la FSE indique que les outils de communication autres que le bulletin entre enseignants et parents sont aujourd’hui plus nombreux et plus efficaces.

La division de l’année scolaire en trois étapes date de 2011. (123RF/123RF)

Avec l’application ou le site Mozaïk-Portail, par exemple, il est désormais possible aux parents de suivre les notes de leur enfant « quasiment en temps réel », souligne M. Bergevin.

Il souhaite « avoir des discussions très rapidement » avec les représentants du ministère et du cabinet de Drainville.

« Nous verrons avec eux s’il est réaliste de penser que l’année prochaine il pourrait y avoir des changements. Au niveau de la démarche nationale, je ne suis pas sûr que nous soyons capables d’avoir des résultats pour l’année prochaine, mais nous travaillerons le plus rapidement possible», atteste le dirigeant syndical Bergevin.

Appelé à réagir aux données de la FSE, le cabinet du ministre de l’Éducation a répondu que Bernard Drainville « a déjà entendu ces arguments, notamment lors de ses visites dans les écoles, et il y est sensible ».

« Cela dit, les bulletins scolaires sont importants pour les parents, car ils leur permettent de suivre les progrès scolaires de leurs enfants. C’est pourquoi il est important de maintenir cette communication », argumente par écrit son attachée de presse.

Le ministre de l’Éducation du Québec, Bernard Drainville, «n’envisage pas de changements quant au nombre de bulletins». (Caroline Grégoire/Archives Le Soleil)

« Après la pandémie, un retour à la normale était souhaité. Il faut s’assurer que l’équipe-école et les parents puissent suivre les progrès de l’élève tout au long de l’année scolaire. Nous continuerons d’être à l’écoute des différentes préoccupations, mais nous n’envisageons aucun changement quant au nombre de scrutins», conclut le cabinet Drainville.

Richard Bergevin préside la FSE depuis juillet, après avoir succédé à Josée Scalabrini. Ce syndicat d’enseignants est affilié à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

 
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