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L’éminent trompettiste Louis Calmet reste une légende vivante du carnaval de Limoux

l’essentiel
Toujours vif et alerte, le nonagénaire de Limoux, replonge dans des souvenirs de plus de 70 ans autour du carnaval et de sa carrière de musicien sous les Arcades.

Souvent accompagné de son épouse, Louis, « expatrié » de sa Villelongue natale, vit désormais au centre-ville de la cité Blanquetière. Bénéficiant d’un bon naturel naturel, le retraité conserve une vitalité exceptionnelle. Qui pourrait soupçonner, en effet, que ce personnage représente une véritable mémoire vivante de sa double passion : la musique et le carnaval ?

La musique apprise à l’école

L’histoire est belle et même simple, digne d’un film de Pagnol. L’enfant de Villelongue a trouvé son premier professeur de musique en la personne de son professeur. Entre garrigue locale et coteaux viticoles, Louis se laisse emporter par sa passion pour le cuivre. Bientôt, le jeune homme découvre le folklore et la musique de Limoux sous les Arcades ; une attraction commune qui ne partira jamais.

Après le régiment, j’ai rejoint la formation des troubadours grâce à Pierre Thibaut en 1954, 1955. ».

Pépé Thibault, un illustre parmi les illustres, un de ces personnages qui ont compté dans la ville et dont le nom reste ancré dans ce patrimoine immatériel local. “Son tambour était reconnaissable du haut de la rue Jean-Jaurès, Louis précise. A cette époque, nous avions, à partir du mois de février, 6 sorties uniquement le dimanche et Mardi Gras inclus. Les bandes étaient constituées soit de corps de métiers comme : les bouchers de Monsieur Taillefer, Bergé entre autres, soit d’habitants de quartiers de la ville : Le Paradou, Le Pont Vieux ou encore les Anciens..

A cette époque, les incontournables du carnaval s’appelaient Henri Andrieu et dans ce concert folklorique majoritairement masculin, seul Mini Pinson se démarquait de ce jeu collectif.

Par ailleurs, il y avait alors 5 cafés sur ladite place : La Concorde (Gauserand) Bru Gisèle aujourd’hui le Barjo, Paillarès (les Arcades), sous l’autre arcade, le café Commerce de Caverivière puis Vergely et enfin le grand café Cormoul.

Des entorches pour se protéger de la foule

Quelque temps après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le pays se relevait progressivement, mais les équipements publics n’étaient pas ceux d’aujourd’hui. Les fameuses entorches avaient deux fonctions principales : éclairer la bande à la tombée de la nuit et, ce qui peut paraître surprenant, se protéger de la foule. Car, au milieu des années cinquante, dans une où la télévision était confidentielle, les Limoux se retrouvaient par centaines ou plus sur la place.

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Glace dans les pistons

Un événement de cette période qui vient à l’esprit de Louis Calmet s’est produit au cours du mois de février 1956. Pendant plus de deux semaines, le pays a subi une vague de froid sans précédent. Les anciens rapportent que le mercure est alors tombé jusqu’à -17°C. Pourtant, malgré ce climat quasi sibérien, pas question de ne pas sortir les fécos. Louis se souvient du givre qui se formait autour des buses en cuivre ou encore de la glace agglomérée parfois dans les pistons dont il se débarrassait lors des pauses dans les cafés.

Boules sous la salle

A côté du carnaval, il y avait le fameux bal sous les halles. Un événement qui avait son importance et son public. Des groupes célèbres venaient faire danser les Limoux et, au début de la Ve République, il est difficile de quantifier le nombre de couples qui se formaient lors de ce divertissement.

De plus, Louis continue à jouer de la trompette dans un orchestre de variétés depuis 1957.

Puis les années ont passé, mais les fécos n’ont jamais été très loin de l’esprit limouxin. Dans les années 1980, sous l’impulsion de Philippe Bernard, Louis enfile la fameuse tunique de la bande de Philippe. S’en suit une période heureuse, où le musicien participe pleinement aux sorties ainsi qu’aux ébats thématiques de certains groupes. Il n’a pas oublié les thèmes matinaux des Aissables, des Arcadiens ou encore d’Aragou. “Avec les Aissables, on a continué les plaisanteries tout au long de la journée, un déjeuner chez feu Mauroux qui s’est terminé par une bagarre de tarte à la crème, au grand dam du propriétaire, reste dans ma mémoire « .

Mardi Gras

Louis garde également une certaine nostalgie de la sortie de Mardi Gras : « A l’époque où il n’y avait que des fanfares de comités, Mardi Gras était le carnaval de tous les carnavaliers de Limoux. Ceux qui, individuellement vêtus d’un foulard et d’un masque, sont entrés dans cette folle ronde festive. C’était la folie du carnaval. J’ai souvent cette nostalgie de ces moments-là !

Il n’est certainement pas le seul. Mais dans quelques jours, lorsque les Meunier réinvestiront le cœur de la ville, gageons qu’ils trouveront en Louis Calmet un spectateur plus attentif.

 
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