Malgré le décès de l’actrice Kim Yaroshevskaya, son héritage est toujours bien vivant, comme en témoigne l’initiative d’une enseignante à la retraite qui s’inspire de son personnage Fanfreluche pour apporter de la joie aux tout-petits d’une garderie près de Québec.
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Une fois par mois, Lucie Mercier se rend à la petite école Vision, à Lac-Beauport, pour présenter ses propres « contes thérapeutiques » aux enfants âgés de 18 mois à 4 ans.
Celle qui a enseigné l’éducation spécialisée au collège pendant 19 ans arrive sous les traits de « Grand-mère Lulu » avec sa robe colorée, son coffre au trésor, son clavier électronique, sa chanson et son gros livre.
Rivés à ses mots et aux aquarelles réalisées par sa compagne, les enfants se laissent emporter par ses histoires évoquant l’estime de soi, le sens des responsabilités, la différence, l’affirmation et même le respect.
Succès
Selon la directrice de la garderie, Véronik Laperrière, les visites de cette « grand-mère » attachante, aimante et protectrice sont un véritable succès depuis trois ans.
Les enfants en redemandent : « Ils adorent ça, même les parents vont profiter de sa présence pour les motiver le matin à venir à la garderie », dit-elle, tout en vantant l’initiation à la lecture que permet cette activité.
Pour Lucie Mercier, tout a commencé avec les ateliers qu’elle donnait dans ses cours au Cégep de Sainte-Foy. Elle a enseigné la notion d’histoire thérapeutique, une histoire attachée à une morale utilisée comme stratégie d’intervention.
C’est Véronik Laperrière, directrice de la petite école Vision de Lac-Beauport, qui a invité son ancienne enseignante Lucie Mercier à réciter des histoires thérapeutiques une fois par mois.
Photo STEVENS LEBLANC
La naissance de son personnage de « grand-mère Lulu », tiré du nom que lui avait déjà donné son petit-fils, est survenue plus tard, lorsque son ancienne élève Véronik Laperrière l’a invitée à venir le réciter dans sa garderie.
Une idole
Si « mamie Lulu » n’a pas vocation à être une imitation de Fanfreluche, cette dernière est une source d’inspiration, précise M.moi Mercier.
« Cette Fanfreluche avait une fraîcheur dans la façon dont elle s’adressait aux jeunes. Je dis souvent qu’elle n’a pas devancé les jeunes. Au contraire, elle s’est mise à leur niveau», affirme cette femme de 66 ans à la créativité sans limite.
« Elle nous parlait à la télévision, comme si nous étions à côté d’elle. On avait l’impression d’être comprise, écoutée, de participer à son émission”, explique-t-elle.
Comme pour plusieurs Québécois, Fanfreluche était pour elle une « idole de la jeunesse ». Le décès de son interprète, à l’âge vénérable de 101 ans, l’a profondément touchée.
Mais au fond, « elle n’est pas vraiment morte, Fanfreluche, car elle est toujours dans nos cœurs, elle est toujours dans nos têtes », philosophe-t-elle.
Un visionnaire
Des décennies après les débuts de Fanfreluche, force est de constater que sa démarche n’a rien perdu de sa pertinence, selon elle.
Lucie Mercier apprend également de son expérience qu’il est important de poursuivre ses rêves, même à la retraite. C’est un peu ce qu’elle fait aujourd’hui, car très jeune, elle rêvait de « jouer à la télévision » comme son idole.
«Je m’offre un cadeau à chaque fois que j’y vais», dit-elle.
« Aujourd’hui, avec les tablettes numériques et tout ça, on a beaucoup de livres interactifs animés […]. Mamie Lulu, elle nous sort de ce carcan, de cet univers numérique», souligne Véronik Laperrière.
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