Présenté par ses pairs comme l’un des meilleurs danseurs camerounais, Arsène Etaba sillonne les rues et les dancings du Cameroun, d’Afrique et du monde pour batailles ou des festivals depuis près de 10 ans. Le directeur artistique de la compagnie The Perfomers, Arsène Etaba, présente ce week-end, au laboratoire Othni de Yaoundé, son premier solo, intitulé « Les dieux dansent mal ». Une performance dans laquelle il questionne la gouvernance des dirigeants.
De notre correspondant à Yaoundé,
Le corps sculpté d’Arsène Etaba respire la danse. Son sens inné du rythme, la grâce de ses mouvements et son énergie explosive font trembler le sol du laboratoire Othni, où il se prépare devant quelques admirateurs.
« Je pense que c’est la danse qui m’a choisi. En danse, j’ai trouvé bien d’autres animations. J’ai trouvé de nombreuses autres ouvertures. J’ai reçu le prix Goethe-Découverte en 2022, il se souvient. Mais avant cela, j’avais déjà eu la grâce de rencontrer Zora Snake, chorégraphe interprète, légende de la danse également à Camerounqui m’a fait découvrir l’Europe pour la première fois avec sa pièce Survivants de l’ombre. Et c’est d’ailleurs là qu’un autre chorégraphe, Serge Aimé Coulibaly de Faso Danse Théâtre, m’a récupéré. »
« À une certaine époque, il nous était interdit de danser dans nos propres rues »
La danse, sa passion, l’a accompagné tout au long de son parcours académique. L’année dernière, à l’Université de Douala, il en a fait le sujet de sa thèse en pharmacie sur le thème « La danse comme thérapie ». Quand Arsène Etaba danse, c’est aussi pour faire passer un message. Pour cela, il a créé un style hybride, le Djeum.
« Le Djeum est une danse afro urbaine qui est née suite à des événements malheureux, je dirais, car à une certaine époque il nous était interdit de danser dans nos rues, se lamente le danseur. Alors moi, en tant que citoyen camerounais, jeune camerounais, entrepreneur, passionné d’art et de culture, je ne comprenais pas pourquoi il m’était interdit de danser chez moi. D’autant plus que mes pairs, mes proches, aimaient ce que je faisais. Donc, tout a commencé par frustration. »
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Une source d’inspiration pour les jeunes danseurs
Huit ans après ses débuts dans le ballet universitaire et sa participation à plusieurs festivals en Afrique et dans le monde avec les compagnies Mugnal du Cameroun et surtout Faso Danse du Burkina Faso, Arsène est devenu une source d’inspiration pour d’autres jeunes. Rose Gweha, récente lauréate du prix Goethe-Découverte du spectacle scénique, suit ses traces : « Pour moi, c’est la référence en tant que danseur avec des concours, de la danse créative, j’ai fait tout ce qu’il fait, donc j’espère pouvoir être comme lui plus tard. »
Arsène Etaba monte sur scène avec son premier spectacle solo « The Gods Dance Mal », qu’il présente ce week-end du 17 janvier à Yaoundé. Puis, direction l’Autriche, première étape d’un nouveau tour du monde.
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