Invitée du festival Planche(s) Contact, la photographe et portraitiste française Dominique Issermann sublime la plage de Deauville avec ses photos puissantes.
Dominique Issermann, invitée du festival Planches Contact
Lancé il y a quinze ans, Tableaux de contact est bien plus qu’un simple festival de photographie. Cet événement unique célèbre les arts visuels tout en rendant hommage à l’identité unique de Deauville, la ville qui l’accueille. A travers ses expositions en plein air et ses installations immersives, le festival fait dialoguer le regard des artistes et l’ambiance si particulière de cette station balnéaire mythique.
Chaque année, un photographe de renom est invité à investir un espace emblématique : la célèbre plage bordée de planches de bois légendaires, véritable symbole de Deauville et de son aura internationale. Leurs œuvres dialoguent avec l’environnement, transformant les lieux familiers en véritables galeries à ciel ouvert.
Pour l’édition 2024, c’est au tour de Dominique Issermannun immense photographe et portraitiste français, pour sublimer le décor naturel de Deauville. Ses photos s’élèveront tels d’imposants monolithes sur le sable blanc, capturant l’essence de ses sujets dans un mélange de puissance et de sensibilité. Avec son regard intemporel, Dominique Issermann fait partie de la prestigieuse lignée d’artistes qui ont marqué le festival, succédant à des maîtres de la photographie tels que Robert Doisneau, Malick Sidibé, Raymond Depardon, Martin Parr, Koto Bolofo et Peter Lindbergh.
Planches Contact 2024 promet une expérience artistique hors du commun, où les œuvres photographiques, en résonance avec le paysage, invitent à une immersion poétique et sensorielle au cœur de l’art contemporain.
Une exposition sur la plage de Deauville
Depuis ses débuts à la fin des années 1960, Dominique Issermann s’est imposée comme une figure majeure de la photographie, bâtissant une carrière rythmée par des projets prestigieux et des collaborations inoubliables. Sur les plateaux de tournage Jean-Luc Godardelle a capturé l’essence du cinéma d’auteur, tandis que ses campagnes emblématiques pour des maisons légendaires telles que Chanel ou Yves Saint Laurent ont redéfini les codes de l’élégance et du raffinement. Elle est également entrée dans l’histoire de la musique avec ses vidéoclips intemporels pour Léonard Cohenet immortalisé des icônes du cinéma comme Catherine Deneuve et Isabelle Adjani dans des portraits empreints de grâce et de mystère. En parallèle, elle signe des séries de mode qui transcendent les tendances pour toucher à l’intemporel.
Aujourd’hui, ses photographies monumentales, exposées sur la plage de Deauville dans le cadre du festival Tableaux de contactoffrent une nouvelle perspective sur son œuvre exceptionnelle. Tels des mirages surgissant du sable, ces images en noir et blanc, d’une rare puissance évocatrice, nous transportent dans un univers à la fois onirique et poétique.
A travers la lumière, les ombres et les silences qu’elle capte, Dominique Issermann nous invite à une expérience visuelle et émotionnelle unique, où chaque cliché résonne comme une œuvre intemporelle, suspendue entre rêve et réalité.
Dominique Issermann présente son premier film Paroles
À côté de l’installation monumentale de Dominique Issermann sur la plage de Deauville, le festival Tableaux de contact dévoile en exclusivité son nouveau film, Paroles. Ce surprenant travelling arrière retrace le parcours singulier de l’artiste à travers des extraits d’archives soigneusement sélectionnés.
Dans ce nouveau film, Dominique Issermann questionne le rôle de la mémoire et des mémoires fragmentées, évoquant poétiquement les archives oubliées qui ont refait surface : «Tombés du ciel, rapportés de la cave d’archives, les films muets – 3 minutes 20 secondes d’images, format unique 8 – s’imposent soudain à moi comme de mystérieux chaînons manquants, toujours manquants, car un très grand nombre reste introuvable… Si vous trouver les moulinets qui me cherchent, penser au plaisir que j’aurais à les retrouver. MERCI.»
Une œuvre qui interroge la mémoire et les souvenirs
Plus Paroles ne se contente pas d’être un simple documentaire ou un making-of. Construit autour de photos en noir et blanc publiées entre 1980 et 1995, le film entremêle ces photographies avec 8 séquences uniques tournées simultanément. Pour Issermann, ce processus a pris la forme d’une redécouverte : «C’était comme cueillir des fruits mûrs sur un arbre, une promenade dans un parc oublié dont on avait perdu la clé. Enchaînements de souvenirs enchevêtrés, soigneusement démêlés, fantômes et fées dansent de la plate Camargue jusqu’aux rives du Nil.»
Ici, l’expérience sensorielle du film est renforcée par la bande originale Nick Cave et Warren Ellistirés de leur somptueuse composition pour L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford par Andrew Dominic. Ainsi, leur musique, mêlant éclats de lumière et grondements orageux, respire Paroles une dimension captivante, mêlant nostalgie et sublimation artistique.
Finalement, Dominique Issermann signe ici une œuvre unique, à la croisée de l’intime et de l’universel, une plongée dans un monde où les souvenirs dansent et murmurent, portées par la grâce du cinéma et de la photographie.
Planches Contact, du 19 octobre 2024 au 5 janvier 2025 à Deauville. Plus d’informations sur les planchescontact.
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