Musique
Commençons par la musique. Parce qu’il y a beaucoup de choses à dire et à retenir. C’est même trop pour s’étendre davantage dans ce préambule.
Retours
Les retours ont été spectaculaires et variés sur la scène musicale. Il n’y a qu’à penser à Philippe Brach, de retour en force après quatre ans d’absence, pour nous présenter l’album Les gens que nous aimons. Aux Dales Hawerchuk, qui viennent de sauter sur la glace pour un tonnerre Attaque à cinqaprès huit ans sur le banc. Ou encore au groupe Galaxie, qui quelques mois plus tôt avait lui aussi mis fin à une sécheresse de plusieurs années, avec la fin du Monde du rock’n’roll.
À proprement parler, on pourrait inclure dans ce groupe restreint les membres de Karkwa, pour qui 2024 aura été une autre réunion, notamment avec le Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Ascensions
Il y a eu plusieurs hausses fulgurantes cette année. Le quintet Alma Marie Céleste, par exemple, a fait résonner son rock progressif à travers tout le Québec, et la formation (semi-régionale) DVTR a voyagé en Europe et en Asie avec son punk inflammable – étant même sacrée deux fois plus tôt dont une au dernier GAMIQ. Tandis que d’autres, comme Douance et Patrice Côté, ont lancé un premier opus prometteur.
Il y a ensuite Sandra Contour, Cure-Pipe et Melissa Fortin qui ont continué à se faire un nom.
De grands noms
En parlant de noms, il y en a eu de gros récemment dans le Royaume. Comme Bryan Adams, qui a emmené Chicoutimi en voyage, dans le cadre de Rythmes du Monde, ainsi que TALK, Shaggy et Elvis Crespo, venus également visiter la Zone portuaire, dans le cadre de la même programmation.
L’été a même vu passer Rise Against, dans le cadre des Bières du monde, après un printemps marqué par la visite de Styx à Alma, devant 3 800 passionnés – malgré la grogne suscitée par le déménagement du spectacle du Centre Multisport au Centre Multisport. scène extérieure de la place Festivalma.
Naissances et anniversaires
Les événements ont fait le tour du monde en 2024. Comme le SaGuit Festival, un événement entièrement dédié à la guitare, qui a connu sa toute première édition en novembre. Ou encore le Gawafest, un festival Jeanne imaginé par le groupe Quebec Redneck Bluegrass Project.
Et si certains, comme Les Grandes Veillées, ont dû faire un pas de côté en prenant une pause, d’autres ont eu la chance de célébrer leur longévité. 35 ans pour Jonquière en musique, 50 ans pour l’Île du Repos, 60 ans pour l’École de musique de Chicoutimi, 75 ans pour les Jeunesses Musicales, 40 ans pour le Festival de la chanson de Tadoussac, cinq ans pour Les Denises du Lac, et deux ans chacun, pour Le culte de Port-Alfred à La Baie et de La Quête à Alma. Deux événements dédiés à la conservation du patrimoine et à la promotion des musiques locales émergentes. Nous leur souhaitons longue vie !
Prix
Comme c’était émouvant de voir Sara Dufour monter sur scène à l’ADISQ, pour recevoir un tout premier Félix de sa carrière ! Et comme il a été impressionnant de voir le très multidisciplinaire Soleil Launière récolter deux nominations pour ce gala, sachant que l’artiste de Mashteuiatsh venait de remporter les Francouvertes, en plus de deux prix littéraires au Salon du livre de la région.
Il y a aussi des prix que nous gagnons lors des galas. Comme ce tout nouveau piano Steinway de neuf pieds, d’une valeur de plus de 300 000 $, reçu par le Conservatoire du Saguenay. Ou ce titre de directeur musical et de chef d’orchestre que finira par recevoir le successeur de Jean-Michel Malouf, lors d’un grand processus de sélection engagé cette année.
Arts visuels
Les amateurs d’arts visuels sont toujours bien servis au Saguenay-Lac-Saint-Jean, où chaque année, artistes et galeries continuent de risquer, d’oser, d’évoluer… et même d’exporter. 2024 n’a pas dérogé à cette règle en nous apportant son lot d’expositions inédites et de bonnes nouvelles.
Départ d’un grand
Mais 2024 n’a pas seulement donné. Elle a également emmené, en septembre dernier, l’artiste Jérémie Giles, 97 ans. Un peintre et sculpteur qui a eu le temps de laisser une trace indélébile dans la région – avec notamment plus de 80 expositions – après s’y être établi il y a plusieurs années.
Influence internationale
Terre d’accueil pour de nombreux artistes, la région s’exporte souvent à l’international.
La galerie L’art de vivre a par exemple quitté son Carré Davis à Arvida en septembre pour un voyage de quelques jours à New York. L’idée était de permettre à sept artistes locaux, dont la propriétaire Frédérique Girard, d’exposer leurs œuvres à l’Affordable Art Fair, un événement organisé dans la Big Apple.
Le peintre Louis Julien n’a eu à s’envoler nulle part, mais son œuvre a tout de même fait l’objet d’une reconnaissance importante au-delà des frontières du Saguenay. Le peintre ayant appris en février que son nom figurerait dans l’Art Collector’s Guide, et que ses œuvres feraient ainsi désormais l’objet d’un référencement international.
Parlant d’international, le Chicoutimien Charles-Frédérick Ouellet est devenu le premier lauréat québécois en 25 ans au World Press Photo en avril, lui qui a su capter en images les ravages causés par les feux de forêt au Québec au cours de l’été précédent.
Contre toute attente
Le milieu artistique, au sens large, reste cependant un lieu semé d’embûches et de défis à surmonter. L’appel au soutien financier du Centre d’artistes Le Lobé, en tout début d’année, se voulait un rappel important.
Tandis que le véritable camouflet d’Annie Bélisle face au cancer, avec une exposition touchante, avait de quoi inspirer en janvier, à L’art de vivre. Tout comme cet hommage à sa fille Dominique Gobeil, dont la mémoire a été assurée par la création d’une bourse à son nom, au Cégep de Jonquière.
Jalons importants
Certaines étapes importantes ont été franchies et célébrées cette année.
Dont les 15 ans du Zoom Photo Festival, qui ont été soulignés par une édition structurée autour Indépendances; la 20e vague d’acquisitions de la collection d’art de l’UQAC, qui expose fièrement depuis deux décennies les créations d’artistes développées entre ses murs; ainsi que la carrière bien remplie du peintre Daniel T. Tremblay, qui a fait l’objet d’une belle rétrospective à La Pulperie.
On pourrait même se permettre d’inclure dans cette rubrique le centre d’arts numériques UBCHIHICA, qui par un développement à grande vitesse, depuis 2021 sur la rue Racine, a ouvert ses portes au grand public en avril.
Expositions carrées
Il y a eu trop d’expositions en 2024 pour en faire ici un aperçu complet. Mais permettez-moi quand même d’énumérer quelques-unes des propositions qui m’ont frappé.
Entre autres points forts, notons la fenêtre lumineuse sur l’univers de Mathieu Valade, dans un Espace Virtuel plus coloré que jamais. Le saut dans le sombre passé minier de Thetford Mines, gracieuseté de Stéphanie Morissette, également dans la salle Bang Centre. La démonstration du savoir-faire de Sylvie Poitras, au-delà des masques de hockey qui l’ont rendue célèbre, à la Galerie 5. La quête épique et rétro de Mathieu Cardin, sous un pseudonyme mystérieux et faux, au Lobé. Le touchant album de famille de Sylvie Lajoie, tissé au fil du fil, au CNE. Ainsi que l’hommage à Télétubbies et Motel Princesse de Marie-Pierre Gagnon, à L’Oeuvre de l’Autre.
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