Et qui aboutit à l’exécution sommaire les 4 et 5 août 1944, par des soldats allemands, de 25 Saint-Politains, dont le maire de l’époque, Alain Budes de Guébriant. Diffusé à l’occasion des commémorations du 80e anniversaire de la Libération le 3 août, le film d’une heure et demie a fait l’objet de projections publiques le lendemain au cinéma Majestic, à Saint-Pol-de-Léon, le 4 août.
«Ça nous a complètement bouleversés»
« Dès le départ, nous comptions sur deux projections publiques », explique Olivier Salaun, professeur d’histoire-géographie au lycée Notre-Dame du Kreisker, à l’origine du projet. Le cinéma nous en a dit quatre, alors nous en avons fait quatre. » Puis très vite, les séances affichent complet, et les étudiants de l’équipe « Summer 44 », qui s’occupait de la billetterie, se retrouvent contraints de refuser du monde à l’entrée. “Ça nous a complètement bouleversés, on ne s’attendait pas à un tel engouement”, reconnaît Daphnée Souffrant, une professeure de lycée SVT qui a collaboré au film.
Et les quatre séances initialement prévues se sont transformées en une trentaine de projections publiques depuis début août dernier dans neuf cinémas du Finistère dont Plouescat, Lesneven et Plougastel-Daoulas. Des séances qui ont rythmé chaque semaine l’été 2024 pour certains de ces lycéens de terminale, comme Yaëlle : “Pendant qu’on gérait la billetterie avant la projection, on se revoyait, on discutait, c’était un peu notre rendez-vous.” Et Thibault de rire : « On était plus souvent ici au Majestic qu’à la maison ! « . A chaque projection ou presque, un temps d’échange était prévu après le film avec les acteurs, principalement les étudiants.
“Le sentiment d’avoir cicatrisé des blessures”
Et de ces moments d’échanges naissent parfois de belles histoires. Comme lorsque Jean-Paul Briant, professeur de français à la retraite qui incarne au cinéma le docteur Le Bigot, rencontre la fille du vrai docteur Le Bigot, un des résistants exécutés sur le plateau de Bouguen à Brest le 6 juillet 1944. « Tous cela nous a rendu très fiers. Cela nous a donné le sentiment que nous traitions la tendresse et l’horreur avec pudeur », raconte Sylviane Jestin, professeur de mathématiques à la retraite qui a également collaboré au film. Et Margot, étudiante en dernière année, se souvient être sortie « en larmes » de fierté d’une séance bondée.
« Presque à chaque fois, nous avions dans la salle des personnes qui avaient vu ou vécu cette histoire. Qui est même parfois resté en colère, ajoute Olivier Salaun. C’est sans doute un peu présomptueux, mais avec « Été 44 », on a l’impression d’avoir cicatrisé ses blessures. » Pour ce projet, l’équipe « Été 44 » a reçu la médaille de la Ville de Saint-Pol-de-Léon ainsi que la médaille de l’initiative mémorielle du Département. Prochaine étape : la préparation d’un making-of pour l’été prochain, ainsi que la sortie DVD ou numérique du film. Les fonds récoltés lors de cette aventure permettront de financer du nouveau matériel de tournage “et pourquoi pas un autre projet, j’ai d’autres idées”, glisse Olivier Salaun.
Entre 7 000 et 8 000 spectateurs
En attendant, d’autres séances seront organisées pendant les vacances ainsi que « ainsi que pour les écoles et Ehpad », ajoutent Inès et Thibault. Reste que ce film amateur, digne d’une production professionnelle, a su rencontrer son public. “On estime entre 7 000 et 8 000 le nombre de personnes qui l’ont vu”, poursuit Olivier Salaun.
Et Yaëlle ajoute, sans vraiment s’en rendre compte : « Cet été, devant le cinéma, il y avait notre affiche à côté de celle du « Comte de Monte Cristo » ! » Comble du succès, au cinéma de Plouescat, le film a été le troisième plus vu de l’été derrière l’adaptation du roman d’Alexandre Dumas et « Un p’tit truc en plus ». Chapeau bas aux artistes !
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