« Winter Palace » sur la RTS à partir du 26 décembre

(Keystone-ATS) « Au Château Mercier, chaque salle a été conçue pour un personnage de la série », expliquait la régisseuse Marion Schramm à Keystone-ATS quelques jours avant la fin du tournage en février dernier. Dans l’un d’eux se trouvent un couvre-lit en peau de renard – « on ne peut se permettre cela que sur un plateau de tournage » – et une peinture sur le mur générée par l’IA.

Même chose pour le palais que l’on verra à l’écran. Une création numérique, selon le producteur Xavier Derigo, avec des éléments réels du Caux-Palace au-dessus de Montreux, du Righi Vaudois à Glion et du Château Mercier.

La majorité des extérieurs ont été filmés au Simplon, dans la neige à plus de 2000 mètres d’altitude. Et dans le Binntal, “dans des paysages qu’on n’a pas l’habitude de voir à la télévision”, a constaté Pierre Monnard au 55e jour de tournage.

Les débuts de l’hôtellerie de luxe

Cette série raconte les débuts de l’hôtellerie de luxe dans les Alpes suisses à la fin du XIXe siècle. On y suit André Morel, hôtelier et entrepreneur « un peu fou », qui va ouvrir ce premier « Winter Palace », grâce au financement d’un lord anglais. L’ouverture des palais en hiver a été rendue possible grâce à l’arrivée de l’électricité.

«L’histoire de l’hôtellerie est l’une des épopées les plus intéressantes que l’on puisse raconter sur la Suisse à la fin du 19e et au début du 20e siècle», poursuit Pierre Monnard. Pour le personnage d’André Morel, la série s’est inspirée de César Ritz, « un pionnier, qui allait à contre-courant des idées reçues de son temps. »

Un univers à la Tintin

Loin des séries au ton plus dramatique, celle-ci se veut légère et drôle. «On est dans un univers assez proche de celui de Tintin, dans une ambiance qu’on n’a pas encore beaucoup vue dans les séries suisses», estime le réalisateur.

Le personnage d’André Morel est interprété par l’acteur franco-suisse Cyril Metzger, âgé de 29 ans. Il a déjà tourné avec Pierre Monnard dans la série “Hors saison” et joué dans “La Voie Royale” du réalisateur valaisan Frédéric Mermoud.

L’acteur, qui vit entre Genève et Paris, est heureux de jouer en Suisse. «Nous avons tourné au-dessus de Montreux, où habite mon père. Puis en Valais où j’ai passé beaucoup de temps. »

Il est accompagné d’une vingtaine de comédiens francophones ainsi que de plusieurs comédiens français comme Manon Clavel, qui incarne Rose, l’épouse d’André Morel.

Un héros de la série « Viking »

Parmi les acteurs anglais, on peut citer Simon Ludders qui incarne Lord Fairfax, Henry Pettigrew dans le rôle de Conan Doyle, l’auteur de Sherlock Holmes, un habitué des palaces suisses de l’époque, ou encore Clive Standen, un héros de la série ” Viking», dans la peau de Lance Raney.

Pour le moment, Pierre Monnard ne voit aucune différence à travailler avec la grande plateforme de streaming. “Sauf les moyens mis à disposition”, ajoute Cyril Metzger: “plus de 70 jours de tournage en Suisse pour une série, c’est rare.”

“Nous travaillons avec Netflix de la même manière qu’avec la RTS et la SRF”, poursuit le réalisateur.

Avant d’être soutenue par Netflix, l’idée de cette série est née dans l’esprit de la scénariste Lindsay Shepiro et du producteur Jean-Marc Fröhle, à la tête de Point Prod à Genève, autre partenaire du projet avec Oble (France).

Sur les écrans

Les téléspectateurs de la RTS et de Play Suisse pourront visionner cette mini-série de huit épisodes dès le 26 décembre à 20h55 pendant sept semaines avant une diffusion internationale sur Netflix en février.

Cette première coproduction SSR et Netflix a nécessité 18 semaines de tournage, près de 60 acteurs et 950 figurants, environ 80 techniciens embauchés en Suisse, 6’000 pièces de costumes et une dizaine de calèches et traîneaux.