La Grande Parade sur fond rouge (1953) by Fernand Léger, presented in the exhibition “On the Track!” » at Mucem, Marseille, 2024 © Connaissance des Arts / Guy Boyer
Son, lumière et images animées animent cette exposition du Mucem conçue par un directeur artistique invité : la metteure en scène et metteur en scène Macha Makeïeff, qui a dirigé le théâtre La Criée à Marseille de 2011 à 2022. « Une fois le spectacle terminé, les décors se sont effondrés, les chapiteaux démontés. , accessoires en tas, costumes fumants, nous, membres de la troupe, sur la scène nue, la scène déserte, la loge abandonnée, nous sommes des apatrides. Corps et âme, abonde le directeur artistique. Les choses et nous, le même destin d’acrobate.
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Trois pistes, stands et cabanes
In the center: Nana noire upside down (1966) by Niki de Saint-Phalle, presented in the exhibition “En piste!” » at Mucem, Marseille, 2024 © Connaissance des Arts / Guy Boyer
Guidé par Vincent Giovannoni, conservateur en chef chargé des arts du spectacle au Mucem, Macha Makeïeff a largement puisé dans les trésors de l’institution marseillaise. Trois pistes circulaires, un podium de défilé, des tribunes, une loge et un cinéma accueillent objets et œuvres d’art regroupés en croquis successifs. L’œil ne peut pas se concentrer sur telle ou telle œuvre en particulier tant les pièces s’entrechoquent. En revanche, une ambiance générale naît peu à peu, joyeuse, dynamique, accueillante, même si parfois nostalgie et mélancolie ne sont pas loin.
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Daumier, Rouault et les modernes
Crispin et Scapin (vers 1864) d’Honoré Daumier, présenté dans l’exposition « Sur la piste ! » au Mucem, Marseille, 2024 © Connaissance des Arts / Guy Boyer
Le parcours se déroule dans des espaces thématiques (la loge, les artistes bêtes, les marionnettes, etc.) et dans des décors dédiés à des personnalités comme le contorsionniste Chester Kingston, les trois frères Fratellini ou le danseur Little Tich, qui a inspiré Michael Jackson avec sa danse Big-Boot. D’Honoré Daumier (Marseille oblige !) à Georges Rouault, des œuvres d’art moderne ponctuent chaque espace. Ne manquez pas le petit mur dédié à Alfred Jarry et Ubu Roi, dont la première apparition fut dans un spectacle de marionnettes.
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Traquandi, Sorrin et contemporains
Cirque (2024) de Félix Deschamps Mak, présenté dans l’exposition « Sur la piste ! » au Mucem, Marseille, 2024 © Connaissance des Arts / Guy Boyer
De nombreux artistes contemporains ont été invités par Macha Makeïeff. Le peintre Gérard Traquandi a par exemple réalisé 32 aquarelles sur le thème du cirque spécialement pour l’occasion. Pierrick Sorrin se présente dans une vidéo, Gérard Garouste expose ses monstres forains, Miquel Barcelo se déguise en Pinocchio. Bravo pour les deux grandes toiles de Félix Deschamps Mak qui ouvrent et clôturent l’exposition avec leurs personnages poétiques et touchants, qui rappellent ceux des toiles de Toulouse-Lautrec pour La Goulue.
Circus costumes (around 1960) by Gérard Vicaire, presented in the exhibition “On the track!” » at Mucem, Marseille, 2024 © Connaissance des Arts / Guy Boyer
Au centre de la scène, le grand défilé permet d’admirer les costumes de Gérard Vicaire qui, dans les années 1960, a succédé à ses parents qui confectionnaient des sacs à main brodés et des costumes de scène rehaussés de sequins. Vicar devient spécialiste des vêtements légers pour clowns. Conservés dans les réserves du Mucem, ces costumes brodés côtoient quelques raretés comme le costume de demoiselle de Chout (1921) de Mikhaïl Larionov ou le costume cubiste (1926) de Serge Tchekhonin.
Au centre : Arlequin (1923) de Pablo Picasso, présenté dans l’exposition « En piste ! » au Mucem, Marseille, 2024 © Connaissance des Arts / Guy Boyer
Le moment fort de cette très belle mise en scène d’exposition reste la présentation du portrait de Joaquín Salvado en costume d’Arlequin, peint par Picasso. Il est posé sur un théâtre en bois parmi les costumes de la Commedia dell’Arte accrochés aux cintres et à deux pas des roulottes du cirque. Macha Makeïeff réalise une mise en abyme spectaculaire et une évocation très poétique, doublée d’une mise à distance parfaitement muséale.
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