« La foule n’est pas stupide. Il y a beaucoup d’intelligence collective dans la foule. […] Les gens ont tendance à s’entraider plutôt qu’à se faire du mal », explique Caroline Lantagne, chargée de projet au Musée de la civilisation.
Le parcours mis en place au Musée de la civilisation permet aux visiteurs de s’immerger dans différents types de foules, en commençant par la plus dense et en progressant vers la plus clairsemée, qui inclut les foules numériques.
Concerts, rassemblements sportifs ou religieux, manifestations, volées d’étourneaux, rues piétonnes, mouvements collectifs sur les réseaux sociaux ; tout passe ! Grâce à l’art et à la technologie, nous proposons plusieurs manières de visualiser ces foules et d’apprécier leur densité.
Nous présentons, entre autres, le film La mauvaise réputationqui revient sur plusieurs événements historiques impliquant des masses d’individus, dont certains étaient relativement dramatiques.
À travers des jeux, des expériences interactives, des vidéos et des textes, nous démystifions les mythes tout en nous familiarisant avec des notions telles que la proxémie et les règles qui régissent les foules.
« Pour les foules denses, ce seront les sciences physiques, [comme] la mécanique des fluides, qui servira à comprendre les phénomènes de foule. Quand on est dans une densité plus légère[…]ce seront les sciences du comportement», précise Caroline Lantagne.
Ces disciplines scientifiques permettent de construire des infrastructures, d’organiser la circulation ou encore de créer des plans d’évacuation d’urgence impliquant de grands groupes de personnes.
L’exposition propose également quelques conseils pour évoluer en toute sécurité dans la foule.
Nos comportements
Les masses de visiteurs qui déambuleront dans ce laboratoire humain passeront par plusieurs sas, espaces de transition ludiques, où ils auront l’occasion de prendre conscience de leur propre comportement au sein d’une masse.
On découvre notamment un mur de graffitis où l’on mesure l’effet d’entraînement provoqué par une première transgression.
À d’autres moments, les visiteurs se retrouvent devant des portes éclairées en rouge ou en vert, ou surmontées d’un cadran indiquant le nombre de personnes ayant franchi chaque porte.
Ces feux tricolores influenceront-ils les choix des gens lorsqu’ils se déplacent d’une pièce à l’autre ? Une personne est-elle plus à l’aise pour franchir une porte plus ou moins utilisée que d’autres ?
Enfin, une grande surprise attend les visiteurs à la fin de cette exposition.
Clins d’œil québécois
Des foules. Laboratoire humain a été conçu en France par la Cité des Sciences et de l’Industrie de Paris en partenariat avec l’Institut Max Planck pour le Développement Humain.
Au cœur de ce projet qui s’appuie sur des études interdisciplinaires, on retrouve le chercheur Mehdi Moussaïd, commissaire scientifique de l’exposition, également connu pour sa chaîne YouTube et ses talents de vulgarisateur.
Dans l’adaptation qu’elle propose au public jusqu’au 21 septembre 2025, l’équipe du Musée de la civilisation a inséré quelques exemples locaux qui seront particulièrement éloquents pour les Québécois.
Dans l’un des sas, les visiteurs sont invités à faire faire du crowdsurf dans la foule au Festival d’été de Québec.
Il sera également possible de faire du karaoké sur l’une des quatre chansons québécoises ajoutées à l’expérience de synchronisation musicale. Cette dernière nous enseigne que le collectif est capable de corriger les erreurs individuelles.
Des foules. Laboratoire humain est présenté au Musée de la civilisation du 19 décembre 2024 au 21 septembre 2025
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