Les réalisatrices française et marocaine Hanna Assouline et Sonia Terrab, l’une juive, l’autre musulmane, ont signé « Résistez pour la paix ». Un documentaire qui montre comment les militants pacifistes israéliens et palestiniens gardent espoir et poursuivent leur combat malgré le conflit actuel.
Le 4 octobre 2023, quelques heures seulement avant les attaques du Hamas en Israël, des femmes du monde entier ont défilé pour la paix à Jérusalem. Parmi les participants à cette marche pacifique, des Sénégalais, des Marocains, des Iraniens, des Ukrainiens, des Ouïghours et bien sûr des milliers d’Israéliens et de Palestiniens présents pour faire entendre leur voix et appeler les dirigeants à mettre fin au conflit qui oppose leurs deux peuples. l’un l’autre.
Projeté à Genève le 13 novembre et disponible en ligne sur la plateforme française Public Sénate, le documentaire de Hanna Assouline et Sonia Terrab « Resist for Peace » s’ouvre sur des images de cette marche du 4 octobre. Durant la même période, les réalisateurs ont également parcouru la région pendant une semaine pour rencontrer sur le terrain des militants engagés au quotidien pour la paix et la justice en Israël et en Palestine.
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Avant et après le 7 octobre
“Nous sommes revenus à la foi nourris de l’espoir, de la résilience, de la force et du courage de tous ces militants, mais aussi avec une forte conscience des enjeux et des difficultés que ces deux peuples vivaient déjà depuis des décennies sur cette terre”, indique Hanna Assouline dans le spectacle Forum le 13 novembre.
Après les attentats du 7 octobre, les deux femmes sont retournées sur le terrain pour retrouver ces infatigables militants pacifistes. « On avait peur de les trouver abattus, de voir qu’ils avaient perdu espoir, mais au contraire, ils y croyaient plus que jamais et avaient encore plus de force pour se battre », témoigne Sonia Terrab. Même si leur douleur est palpable, ces personnes sont animées par un sentiment de responsabilité extrêmement fort.
Continue malgré le chagrin
Le film montre le témoignage de Yonatan Zeigen qui s’est engagé en faveur de la réconciliation entre Israéliens et Palestiniens après la mort de sa mère, Vivian Silver. Cette militante pacifiste a été tuée lors des attaques du 7 octobre contre son domicile du kibboutz Be’eri en Israël. Yonatan a trouvé en lui la résilience et la force nécessaires pour continuer, contre toute attente, le combat de sa mère.
«Je me suis demandé ce que j’étais censé faire de cette impuissance. Peut-être qu’on peut utiliser cette terrible façon de perdre un être cher pour dire que ça suffit et qu’on ne veut plus en perdre”, témoigne-t-il dans le documentaire.
Entretenir le dialogue
De Tel Aviv à Jérusalem, de Ramallah à Bethléem, « Résister pour la paix » montre que les femmes et les hommes continuent, au milieu du chaos, à tisser des liens entre les peuples. Pour contribuer à diffuser le message de paix, le maintien du dialogue semble fondamental. “Cette guerre entre Palestiniens et Israéliens a quelque chose de catastrophique : la déshumanisation de l’autre, l’incapacité de mettre un nom ou un visage sur cet autre que l’on considère comme un ennemi ou comme une menace”, explique Hanna Assouline.
Pour elle, il y a un réel besoin de créer des ponts entre des communautés qui, parfois, vivent côte à côte, sans jamais se rencontrer autrement qu’à travers un fantasme, un soldat, à un check-point ou à travers l’image lointaine d’un Palestinien menaçant qui, inévitablement, , soyez derrière le Hamas.
Aujourd’hui, chaque vendredi, des milliers de personnes descendent dans les rues de Tel-Aviv pour exiger un cessez-le-feu. « C’est aussi pour ça qu’on a voulu faire ce film (..). [Pour montrer] que ces gens existent, qu’ils sont là et qu’ils agissent. C’est devenu presque un devoir de les rendre audibles et de porter leur voix », conclut Sonia Terrab.
Propos recueillis par Coralie Claude et Valentin Emery
Adaptation web : Melissa Härtel
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