Le 6 septembre 2022, deux jours avant sa mort, Elizabeth II reçoit à Balmoral Boris Johnson, le Premier ministre, venu présenter sa démission. Une lettre que « Sa Majesté a eu le plaisir d’accepter », précise le communiqué publié peu après par le palais. Mais il s’avère que le mot « plaisir » n’était pas qu’une expression polie : le journaliste britannique Tim Shipman révèle dans son prochain livre qu’il n’aurait pas pu être plus précis.
“Au moins, cet idiot n’organisera pas mes funérailles.”
Dans les premiers extraits de Comment le Brexit s’est fait et les conservateurs se sont défaitspublié par le Foisl’auteur raconte cette soirée qui sera l’une des dernières de la reine. Alors qu’elle était entourée de quelques membres de sa famille et de certains de ses plus chers collaborateurs, l’auteur écrit qu’« à l’évocation du nom de Boris Johnson, la reine, avec un œil malicieux, a déclaré : ‘Au moins cet idiot a gagné’. Je n’organise pas mes funérailles.
« La réflexion a été faite sur un ton plaisant, mais révélant un sentiment largement partagé au sein de la Maison Royale » poursuit Shipman. Une Source à la fois interne au parti conservateur et proche du clan Windsor assure dans son livre que “Johnson n’aurait jamais été honoré de l’Ordre de la Jarretière, distinction traditionnelle des anciens Premiers ministres, du vivant de la reine”. Le signe d’un ressentiment tenace.
Piégé par « un voyou »
Elizabeth II n’aurait jamais pardonné à Boris Johnson d’avoir suspendu le Parlement pendant cinq semaines à l’approche du référendum sur le Brexit. Ce coup de poker du Premier ministre, visant à museler l’opposition avant le vote, a depuis été jugé illégal par la Cour suprême du Royaume-Uni. Cependant, constitutionnellement, la reine n’avait alors d’autre choix que d’accepter la demande de Johnson. Une forme de piège qui, selon Shipman, a rendu « furieux » la souveraine et ses héritiers, les princes Charles et William.
“Elle considérait Johnson comme un personnage comique, un voyou”, poursuit l’auteur. Elizabeth II a même laissé échapper lors d’une audience qu’il “aurait été plus à l’aise sur scène qu’en politique”. Une autre personnalité anonyme du Parti conservateur assure que “Sa Majesté a voulu tenir le coup assez longtemps pour assister à la chute de Boris”. Elle aura réussi.
Malgré l’hommage public qu’il lui a rendu à l’annonce de son décès, l’ancien Premier ministre a continué de manquer de respect à la souveraine même après sa mort. Dans ses mémoires, ouvrage publié en octobre 2024, Johnson n’a pas hésité à révéler que la reine souffrait d’une « forme de cancer des os ». Un diagnostic médical jamais confirmé par Buckingham, ni par l’acte de décès qui indique qu’Elizabeth II est décédée en raison de son « grand âge ».
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