Par
Stéphane Fouilleul
Publié le
11 novembre 2024 15h34
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Interprète professionnel en langue des signes, Yoan Robert il est également acteur en Langue des Signes Française (LSF) pour l’association ACCES Culture qui travaille avec les théâtres et opéras en France pour permettre aux personnes sourdes, malentendantes, aveugles et malvoyantes d’avoir accès au spectacle vivant. La semaine dernière, quelques jours avant son passage au théâtre de Pont-Audemer (Eure), le comédien nous a accordé une interview.
Le réveil de Pont-Audemer. Lorsque vous traduisez un spectacle en langue des signes, avez-vous une position précise sur scène ?
Yoann Robert : « J’essaie de m’intégrer le plus possible à la scène. Parfois, je me retrouve parmi les acteurs. Je pourrais aussi porter des vêtements liés au spectacle et interagir avec les acteurs. Si la scène est plus petite et qu’il n’y a pas beaucoup de place, je me tiens à l’écart, notamment pour un spectacle de danse où les comédiens peuvent avoir besoin d’espace.
Dans certaines situations, si une partie du spectacle n’a pas besoin d’être traduite et permet aux spectateurs sourds de ne pas me regarder, je ne traduis pas et je m’éloigne pour leur permettre de voir le spectacle. »
Diriez-vous que les publics sourds ont été davantage pris en compte dans les salles de spectacle et à la télévision ces dernières années ?
L’association ACCES Cultura existe déjà depuis plusieurs décennies. Il propose des sous-titres et des descriptions audio pour rendre la performance en direct accessible.
À la télévision, depuis les années 1980, certains journaux télévisés sont traduits en langue des signes. Mais je constate que c’est la crise du Covid qui a donné une plus grande visibilité au métier d’interprète, notamment avec les interventions régulières, traduites en langue des signes, du ministre de la Santé ou du président de la République.
Traditionnellement, seules les volontés du Président de la République étaient traduites. Il y a eu des actions de sensibilisation pendant la Covid pour sensibiliser le grand public, contrairement à l’énorme échec de l’épidémie de sida dans les années 1980, où de nombreuses personnes sourdes ont été infectées parce qu’elles n’étaient pas informées.
La corrélation entre la danse et la langue des signes
Quand vous n’êtes pas sur scène, vous êtes un artiste. Concrètement, pour qui travaillez-vous ?
Je suis interprète en langue des signes depuis 2009. C’est mon travail à temps plein. Je travaille pour un service d’interprétation. Nous sommes appelés par des personnes sourdes ou des structures spécialisées pour traduire des consultations hospitalières, des réunions d’entreprise, des rendez-vous chez le notaire, des cours universitaires, etc. Je traduis également les journaux télévisés de l’émission Télématin de France 2, des chaînes France Info et Infosport.
Comment avez-vous découvert la langue des signes ?
C’était en 2003. Cela me préoccupait depuis que j’étais adolescent. Cependant, je n’ai pas de personnes sourdes autour de moi. Après des études de biologie, j’ai travaillé comme danseur, comédien et marionnettiste. J’ai travaillé avec des comédiens sourds et la danse m’a sensibilisé à la langue des signes, qui est un langage gestuel. Être danseuse m’aide à analyser les mouvements et à mémoriser les signes et les gestes.
Spectacle « Salti » de la Compagnie Always After Midnight, traduit en langue des signes par Yoann Robert, mardi 12 novembre, à 19h, au théâtre Eclat de Pont-Audemer. Durée : 50 minutes. A partir de 6 ans. Plus d’informations page 22. Tarifs : de 6 € à 8 €, réservation possible en ligne à la billetterie sur le site Eclat https://www.ville-pont-audemer.fr/culture/theatre-leclat/billetterie /
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