Ils ne reprochent pas à David Hallyday lui-même mais au choix du titre de sa tournée. Si « Requiem for a Madman » est l’une des chansons les plus connues du répertoire de Johnny, à leurs yeux, les paroles d’un couplet ne passent pas. “Requiem pour un fou”poétise le féminicide »disent-ils. En cause : le texte signé Gérard Layani, qui a également signé « Que je t’aime », « Entre mes mains » et « Ma bouche », toujours pour le même Johnny : «Je l'aimais tant que pour la garder, je l'ai tuée/Pour qu'un grand amour vif toujours/Il faut qu'il meurt, qu'il meurt d'amour
« .
Le texte est inspiré d’un fait divers survenu à Paris en 1975. Un homme s’était barricadé chez lui en séquestrant sa femme qui voulait le quitter. Avant l’intervention de la police, il s’était suicidé après avoir tué sa femme.
David Hallyday annonce une tournée très particulière de 2024 à… 2027 !
On ne peut qu’être surpris par cette accusation contre une chanson qui n’a rien de nouveau. Il fait partie du répertoire de Johnny Hallyday depuis le début de l’année 1976 et sa sortie. Il se classe numéro 1 des ventes en France pendant plusieurs semaines cette année-là et se vend à plus de 500 000 exemplaires. C’est vrai, comme expliqué Le Figaroqui revient en force sur les playlists depuis la disparition du rockeur en décembre 2017 alors que le mouvement #MeToo ne faisait que débuter avec l’affaire Harvey Weinstein révélée par le New York Times deux mois plus tôt.
L’annonce de la tournée du même nom de David Hallyday, pas plus que la sortie de sa propre version de la chanson sortie en 2023 pour l’album également intitulé Requiem pour un foun’avait jusqu’à présent, à notre connaissance, suscité la moindre réaction.
Il y avait cependant une chronique radio mettant en avant le thème du « Requiem pour un fou » et le féminicide qui y était évoqué. Sur FranceInfo, en 2022, le chroniqueur Bertrand Dicale faisait un parallèle entre la chanson et un tweet de Jean-Luc Mélenchon à propos de l’affaire Quatennens, du nom de cette personnalité politique proche du leader de la France Insoumise condamnée à la prison pour violences conjugales.
Dans son message, Jean-Luc Mélenchon a utilisé un vocabulaire typique du patriarcat lorsqu’il tente de défendre les auteurs de violences faites aux femmes, il analyse : «Je salue sa dignité et son courage. Je lui dis ma confiance et mon affection »ou même “Malveillance policière, voyeurisme médiatique et réseaux sociaux ont été mêlés au divorce d’Adrien et Céline Quatennens”. Dans le cas du tweet comme dans celui de « Requiem pour un fou », “c’est prendre la conséquence pour la cause et chercher à effacer ce qui est reproché au fameux Fou d’Amour”, dit Bertrand Dicale. Cela expliquait à ses yeux ce qui faisait bondir les féministes aujourd’hui et qui pouvait s’appliquer aujourd’hui aux militantes de Saint-Omer.
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