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Un Ariégeois brise le silence autour des coins champignons avec une carte unique qui promet de ravir les cueilleurs.
Une terrible explosion va retentir dans le monde secret des champignons. Pour certains, cela pourrait même constituer un crime de lèse-majesté. Philémon Juvany vient de s’attaquer à l’un des secrets les mieux gardés de France et de Navarre : les spots de champignons.
A 28 ans, ce géologue originaire de Saint-Girons, en Ariège, décide de briser un tabou en utilisant son expérience et sa formation pour créer une carte qui référencerait les endroits les plus propices pour s’approvisionner en champignons. « Ces cartes correspondent à une coupe transversale de données géologiques, de différentes espèces d’arbres, de biotopes, d’orientations des départements… En combinant tous ces paramètres sur un logiciel de cartographie, j’ai pu obtenir une référence des coins les plus propices à la croissance des certaines espèces de champignons», explique Philémon Juvany. Des révélations qui pourraient lui valoir les foudres de nombreux cueilleurs qui comptaient bien emporter leur secret dans la tombe.
Une carte par département et par espèce
Chaque carte au trésor, présentée au format A2 (420 x 594 mm), sera spécifique à un département et à une espèce de champignons. « Je l’ai fait pour les cèpes, les morilles et les trompettes mortuaires. Quant aux départements, pour l’instant, je n’ai abordé que le Sud-Ouest, à savoir l’Ariège, l’Aude, la Haute-Garonne, les Pyrénées-Atlantiques, les Landes, la Gironde, le Tarn et le Tarn-et-Garonne. Mais j’envisage de m’étendre au reste du territoire», poursuit-il. Ces parchemins, qui sont également destinés à servir d’objets de décoration à placer au-dessus de la cheminée, seront disponibles dans la langue locale de chaque région, terroir oblige. « Pour l’Ariège, le titre et la légende sont en occitan gascon », explique Philémon.
Conscient que cette initiative risque d’alimenter les tensions, le Couserannais y voit avant tout l’occasion de partager sa passion. « Depuis toute petite, j’ai toujours été passionnée par les champignons. Je suivais ma famille ou les anciens du village dès qu’ils partaient cueillir. J’ai toujours rêvé d’avoir une carte recensant les meilleurs spots », raconte le jeune homme docteur en géologie. Une chimère devenue réalité grâce à ses études, qui lui ont permis de maîtriser les outils nécessaires à la conception de cette carte. « Au départ, je l’ai fait pour moi, ma famille et certains amis. Et vu le succès qu’il a eu, j’ai décidé de le commercialiser», ajoute Philémon, qui risque de se faire plus que des amis.
Quarante euros par carte
Cependant, pour augmenter vos chances de trouver le bon champignon, il ne faut pas oublier de prendre en compte les facteurs externes, en plus de la carte, comme la pluie et les températures de la veille de la cueillette. Autre élément qui a son importance : la saison. « Je suis également en train de mettre en place une newsletter qui répertoriera les bons conseils », se souvient-il.
Commercialisées depuis le début de la semaine, il faudra débourser la somme d’une quarantaine d’euros pour espérer posséder une de ces cartes destinées aux amateurs de champignons qui ne savent pas où les trouver.
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