Petit-fils d’immigrés arméniens, élevé à Paris dans une famille pauvre composée d’artistes heureux, le jeune Charles Aznavour, à la voix voilée, n’avait rien sur le papier pour figurer en haut de l’affiche. Et pourtant, à force de persévérance et de sacrifices, il est devenu ce monstre sacré de la chanson française que l’on connaît. C’est le parcours de cette personnalité exceptionnelle qui retrace Monsieur Aznavourle nouveau film du duo Grand Corps Malade et Mehdi Idir, en salles le 23 octobre.
De l’enfance à l’âge adulte, le film dévoile sous forme de chapitres la chronologie des événements qui ont marqué la vie et la carrière de Charles Aznavour. Les moments de joie de l’enfance, l’ambiance bohème de la famille, avec ses parents et sa sœur, malgré la pauvreté. Puis l’adolescence, avec un début de carrière très précoce. Puis la guerre, la résistance et les liens de la famille avec les Manouchiens.
Puis le temps des amours, avec un premier mariage et un premier enfant. L’amitié et les années québécoises avec son complice de scène Pierre Roche (Bastien Bouillon), les années Piaf (Marie-Julie Baup), puis les premiers jours de l’émancipation, seul sur scène, le nez refait, devant un public figé, en des salles presque vides… Puis le succès, qui arrive et enfle, jusqu’au triomphe. Et enfin, la peur du vide une fois les objectifs atteints.
Monsieur Aznavour est un biopic exhaustif, qui dresse le portrait fidèle d’un homme parti de rien, avec ses ambitions, son obstination, son désir de vengeance et sa capacité à tout sacrifier (surtout les femmes et les enfants) pour arriver à ses fins.
Le film est rythmé par les chansons d’Aznavour, que l’on prend plaisir à entendre dans leur résonance avec la vie de l’artiste.
Si toute cette histoire nous est racontée de manière linéaire (en chapitres successifs), sans grande audace dans la mise en scène, la performance de Tahar Rahim à ressembler au chanteur, son travail à capter ses expressions faciales et sa gestuelle, est en revanche remarquable. Presque trop : cette imitation parfaite finit par dresser un écran nous empêchant d’approcher la vérité du personnage. On ne regarde pas Aznavour, on regarde, émerveillé, la prestation de Tahar Rahim incarnant Aznavour.
C’est finalement dans la deuxième partie du film, qu’Aznavour atteint la cinquantaine et que Tahar Rahim, libéré de son faux nez et de cette obsession de la perfection dans l’imitation, nous fait véritablement entrer dans la peau du personnage, faisant fondre le vernis de l’icône. .
Quand le chanteur a atteint les sommets et qu’il n’a plus rien à prouver à lui-même ni au monde et qu’il commence à douter, alors l’acteur semble aussi tout lâcher. En redevenant lui-même, en jouant avec son âme plutôt qu’avec la performance, il parvient alors à capter et à partager avec nous l’invisible, la vérité intime et l’humanité qui se cache derrière la légende de ce monument inimitable. de la chanson française.
Genre : Biopic, comédie musicale
Directeur: Mehdi Idir, Grand Corps Malade
Acteurs : Tahar Rahim, Bastien Bouillon, Marie-Julie Baup
Paye : France
Durée : 2h 13min
Sortie : 23 octobre 2024
Distributeur: Pathé Films
Synopsis : Fils de réfugiés, petit, pauvre, à voix voilée, on disait de lui qu’il n’avait rien à réussir. A force de travail, de persévérance et de volonté hors du commun, Charles Aznavour est devenu un monument de la chanson, et un symbole de la culture française. Avec près de 1 200 titres interprétés à travers le monde et dans toutes les langues, il a inspiré des générations entières. Découvrez le parcours exceptionnel et intemporel de M. Aznavour.
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