“J’ai travaillé avec des Penans qui connaissaient Bruno Manser”

Publié le 12 octobre 2024 à 20h30 / Modifié le 12 octobre 2024 à 21h13

Quand on a réalisé un premier long métrage plébiscité à Cannes, nominé aux Oscars et aux Golden Globes et lauréat, entre autres, de trois Swiss Film Awards et de deux Césars, on est forcément attendu, au risque de décevoir… Mais malgré le triomphe de Ma vie de courgette (2016), Claude Barras ne s’est mis aucune pression. Et le voilà qui revient avec Sauvagesun nouveau film d’animation au volume encore plus impressionnant, outre des personnages finement écrits, ses décors sont étonnamment luxuriants, inspirés en partie par David Hockney et le Douanier Rousseau.

Sauvages se déroule à Bornéo. La première séquence déchirante du film voit un bébé orang-outan privé de sa mère, tué sous ses yeux. Kéria et son père l’accueillent. Et voilà que la petite fille, qui ne connaît rien ou très peu de la forêt, se retrouve obligée de vivre chez son cousin Selaï. Il est Penan et sa famille veut l’envoyer à l’école afin de le protéger en le tenant à l’écart du conflit qui oppose ce peuple originel aux entreprises de déforestation qui, inexorablement, détruisent leur habitat et avec lui tout un écosystème. Au contact de cette cousine qu’elle va commencer à rejeter, Kéria va vivre une expérience fondatrice et renouer avec ses racines indigènes. Sa mère est une Penan qui, lui a-t-on dit, avait été dévorée par une panthère…

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