Festival du Film de Venise. Et le Lion d'Or pour les applaudissements les plus longs revient à…
News Day FR

Festival du Film de Venise. Et le Lion d'Or pour les applaudissements les plus longs revient à…

Qui succédera au Grec Yorgos Lanthimos, sacré en 2023 pour Pauvres créatures, au palmarès 81et Mostra de Venise ? La décision, qui sera connue le 7 septembre, est encore entre les mains du jury présidé par l'actrice française Isabelle Huppert.

De nombreux grands noms sont en lice. Le Chilien Pablo Larraín pour Marie, un biopic de Maria Callas avec Angelina Jolie. L'Américain Todd Phillips pour la suite des aventures du Joker, avec Joaquin Phoenix et Lady Gaga. Le Brésilien Walter Salles pour Je suis toujours là, un film sur la dictature militaire dans son pays. L'Italien Luca Guadagnino pour Bizarre, avec Daniel Craig dans le rôle d'un écrivain homosexuel consumé par le désir et les addictions. L'Espagnol Pedro Almodóvar pour La chambre d'à côté, un mélodrame avec Julianne Moore et Tilda Swinton…

Bataille de chiffres

Depuis l'ouverture du festival le 28 août, de nombreuses stars ont défilé sur le Lido. Mais aucun film n'a été unanimement salué par la critique. A tel point qu'un seul critère semble tenir, pour l'heure, pour départager les longs métrages en compétition : la durée des standing ovations qu'ils ont reçues, note le Los Angeles Times et le quotidien britannique Le Gardien.

Les publications commerciales américaines ont été les premières à inclure systématiquement ce décompte dans leurs rapports de sélection, et le reste de la presse a suivi le mouvement.

Notez que la mesure n'est pas scientifique, comme le souligne le Le Times de Los Angeles. Le 4 septembre, le magazine américain Variété ainsi chronométré que Joker. Folie pour deux, Le long métrage de Todd Philips, a été applaudi pendant onze minutes. Pour son rival Le Hollywood Reporter, L'ovation debout a duré dix minutes et demie. Pour le site Date limite, douze minutes et demie.

Pedro Almodóvar loin devant

Il n'y a qu'un constat qui ne prête pas à discussion : au compteur d'applaudissements, Pedro Almodóvar a écrasé la concurrence. Même s'il y a, là encore, une bataille de chiffres, les applaudissements ont tout de même duré entre dix-sept minutes pour Variété et dix-huit minutes et trente-six secondes pour Date limite.

Le Los Angeles Times et le Tuteur je suis d'accord que c'est long, très long. C'est bien plus que le temps mis par le coureur norvégien Jakob Ingebrigtsen pour remporter la médaille d'or du 5 000 mètres aux JO de Paris (13 minutes, 13 secondes et 66 millisecondes), note le premier. « près d’un sixième de la longueur du film concerné », note le second, qui s'émerveille des prouesses des festivaliers, capables de battre des mains aussi longtemps sans faiblir.

Mais qu'est-ce qu'ils saluent exactement ? La qualité du film ? La célébrité de son casting ? La carrière d'un réalisateur aussi universellement aimé que Pedro Almodóvar, à 74 ans ?

Un rituel de fête

De toute façon, ne pas applaudir du tout n'est pas une option dans un festival, prévient le Tuteur. Impensable. On salue au moins le petit miracle que reste le fait de terminer un film et de pouvoir le présenter en compétition. « Parfois, un bref applaudissement n'est qu'une façon polie pour le public de dire « bof » à ce qu'il vient de voir. » détaille le quotidien britannique.

Les séances d'applaudissements font partie du rituel du festival, mais aussi de sa légende, insiste le Le Times de Los Angeles. Les professionnels du cinéma se souviennent tous des vingt-deux minutes d'ovation que le Mexicain Guillermo del Toro a reçu au Festival de Cannes en 2006 pour Le Labyrinthe de Pan. Tout comme dans le cas de Fahrenheit 9/11, Avec le documentaire de l'Américain Michael Moore (Vingt minutes, à Cannes, en 2004), ce triomphe festivalier s'est accompagné d'un succès critique et public. Mais ce sort n'est pas celui de tous les longs métrages applaudis pendant plus de dix minutes, nuance le journal.

« Un cercle vicieux »

« C'est formidable d'applaudir, prend soin de préciser le Los Angeles Times : « Nous devons applaudir les artistes dont les créations nous émeuvent. » Mais le quotidien californien considère que l'applaudimètre n'est pas un critère d'évaluation d'un film, et ne constitue même pas une information.

« C'est un cercle vicieux : plus la presse met l'accent sur la durée des applaudissements dans sa couverture d'un festival, plus elle apparaît comme un indicateur important. »

Le Tuteur, Lui aussi pense que l'intérêt pour les applaudissements est en baisse “dégénérer” et de devenir une obsession qui sert avant tout les distributeurs et les annonceurs. La durée d'une ovation, utilisée comme argument de vente, éclipse l'avis des critiques et les débats qu'un film pourrait susciter.

Bien sûr, personne ne s’attend à ce que le jury de la Mostra prenne en compte l’applaudimètre pour décerner ses prix. Mais il ne fait aucun doute que sa liste de lauréats sera également soumise au verdict du chronomètre.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :