La culture et l’histoire d’un pays se révèlent en grande partie à travers sa vie quotidienne, selon Alexandra Stréliski. Et quoi de plus universel et fondamental que le besoin (et le plaisir) de manger ? C’est donc en conjuguant l’utile à l’agréable qu’elle aborde ses pérégrinations à travers le monde : par le ventre ! Voici quelques-unes de ses adresses gourmandes.
« J’aurais pu vous dresser une longue liste de lieux que j’aime, mais j’ai ciblé cinq villes visitées récemment et pour lesquelles j’ai une affection particulière », indique le pianiste et compositeur que l’on a la chance de croiser à son retour du Brésil. , avant sa série de concerts à la Place des Arts ce week-end.
Au cours de la dernière année, avec sa tournée Néo-RomanceAlexandra Stréliski a visité plus de cinquante villes dans dix pays. De quoi ressentir un certain vertige. « Là, j’ai envie de m’installer, dit-elle, mais il m’en faut généralement beaucoup pour m’en lasser. J’ai grandi entre la France et le Canada. Nous avons beaucoup voyagé quand j’étais jeune et nous avons beaucoup bougé. Le mouvement fait partie de ma vie et c’est quelque chose que j’aime. »
L’artiste est servi en tournée, où tout se passe de façon accélérée. Le rythme s’est toutefois ralenti puisqu’elle partage son temps entre le Mile End, où elle vit depuis 20 ans, et un pied-à-terre à Rotterdam, aux Pays-Bas. Cet espace intermédiaire lui fait gagner des heures de vol lors de ses déplacements en Europe. Dans plusieurs grandes villes du monde, Alexandra Stréliski a des coups de coeur culinaires empreints de souvenirs de tournées ou de vacances.
Manger pour mieux comprendre
Lors de voyages à l’étranger, une partie de ses journées s’organise autour de petits plaisirs gourmands. “Je peux organiser mon emploi du temps en fonction de ça!” En France, j’aime un sandwich jambon-beurre ou une salade lyonnaise. Au Brésil ou en Argentine, c’est un alfajor [pâtisserie à base de noix et de miel]… » Ces spécialités culinaires simples et modestes en disent long sur les coutumes d’un pays, estime-t-elle.
« J’apprécie les musées, les monuments et l’histoire, mais j’aime surtout être témoin de la vie quotidienne. Je ne suis pas très attiré par les restaurants chics et les étoiles Michelin. Je préfère souvent les lieux fréquentés par la population locale, ceux qui reflètent la culture populaire et le patrimoine du lieu. »
Lorsque je voyage, j’aime m’asseoir dans un café et regarder la vie. C’est souvent ce que je trouve le plus intéressant.
Alexandra Streliski
C’est aussi par envie de se fondre dans la foule et de mieux la comprendre qu’elle fréquente les épiceries et les marchés locaux. « J’aime la nourriture de tous les jours. Quand j’ai plus de temps au même endroit, je lis des livres de recettes et j’essaie de cuisiner les spécialités locales. »
-Autre point d’intérêt : les formes que prend l’apéritif à travers le monde. « Toutes les cultures se rencontrent autour d’un verre, qu’il s’agisse d’un porto tonic dans un kiosque de rue à Lisbonne, d’un verre de vin dans un bistro à Paris ou d’une bière sirotée dans un biergarten à Berlin », note-t-elle. . J’aime ce quotidien et cet aspect social de la nourriture. »
En voyage ou à la maison
De retour dans votre quotidien, les saveurs rapportées de vos voyages ne sont jamais loin de vos papilles. Ce sont autant de marqueurs de souvenirs. «J’aime cuisiner pour ma petite amie, recevoir mes amis et ma famille. Je suis le leader du groupe ! », dit-elle.
Mon père cuisinait beaucoup. Je pense que cela m’a inspiré. J’ai grandi avec la cuisine française, qui est un point de départ dans ma vie, mais ma culture culinaire est imprégnée d’influences venues d’ailleurs.
Alexandra Streliski
Son exploration en cuisine se déroule par phases. À Rotterdam, par exemple, elle habite à côté d’une épicerie turque. Cette proximité a suscité un intérêt pour les saveurs du Moyen-Orient. « Je regarde des vidéos de femmes turques sur YouTube et j’apprends à préparer certains plats. Comme ma copine est brésilienne, j’ai aussi appris à cuisiner la feijoada [un ragoût de haricots et de porc] et des grillades. Je puise dans mon quotidien pour intégrer d’autres cultures dans la mienne. »
En cuisine, elle trouve son moteur dans la créativité, mais aussi dans le côté fédérateur et réconfortant des aliments. « Quand on pose un bon plat sur une table, la conversation naît. Il y a une harmonie qui se crée et je recherche l’harmonie dans ma vie. Et c’est une façon de montrer aux gens que je les aime. Pour moi, la cuisine est un langage d’amour. »