La gastronomie guyanaise riche et variée est appréciée dans le Monde entier. En novembre 2024, le restaurant Rémire-Montjoly, La Villa a reçu le 1er prix dans la catégorie Cuisine française lors du Sézame de la Gastronomie organisé en Guadeloupe. Un prix qui récompense tout le travail d’une équipe, se réjouit Esther Pena, la propriétaire.
La Guyane, qui représente une partie du « Tout Monde », est réputée pour la richesse de son patrimoine culinaire qui intègre de multiples cultures. Les produits locaux amazoniens sont mis à l’honneur dans différentes spécialités comme le célèbre Bouyon wara, son piment et ses colombos. Au restaurant gastronomique La Villa, les produits locaux sont utilisés quotidiennement et présentés à la française par le chef aux commandes depuis 2018.
Esther Pena, qui dirige ce restaurant, est passionnée par son métier de restauratrice. Elle y consacre toute son énergie, ce qui lui a permis, en 26 ans d’existence, d’entretenir la réputation gastronomique de son établissement et de fidéliser une clientèle qui apprécie autant la carte que le cadre élégant.
Discrète, ne se mettant jamais en avant, nous avons dû insister pour qu’elle participe au Sézame de la Gastronomie Antilles-Guyane qui s’est tenu en novembre dernier à Pointe à Pitre :
« Il y avait plusieurs restaurants représentant la Guyane à cet événement. Nous avons tous eu des prix dans différentes catégories. Villa a obtenu 1est prix dans la catégorie Cuisine française. C’est une belle récompense. J’ai réussi à maintenir le niveau de mon restaurant avec une équipe qui me soutient. Nous sommes classés cuisine française mais nous utilisons 98% de produits locaux. Je me suis vraiment épanoui dans la restauration et je suis devenu chef d’entreprise. C’est la passion qui m’anime et le contact avec les clients. Nous nous efforçons de respecter la qualité de la dégustation et du service… »
Ce travail quotidien porte ses fruits, mais pour cela, il ne faut jamais relâcher ses efforts dans un contexte compétitif et de vie chère qui complique la tâche.
« Depuis 2 ans nous observons une forte hausse des prix comme tout le monde. Nous avons toujours essayé d’être abordables en ayant le meilleur rapport qualité-prix, mais depuis un an et demi, cela est devenu tendu en termes de rentabilité. Il est bien plus compliqué de parvenir à maintenir des prix abordables sans mettre en danger l’équilibre de la société. Nous proposons le midi le menu du midi avec un prix attractif tout en conservant des repas de qualité et le soir une carte plus complète. »
La gestion de cette entreprise occupe presque tout le temps d’Esther : « Il faut dire que c’est aussi mon caractère, j’ai une grande capacité de travail et j’en prends plaisir, c’est ma passion. » Elle parvient cependant à « couper le cordon » de temps en temps pour jardiner, apprécier la nature en se promenant sur la plage, en découvrant les sentiers.
L’organisateur du Sézame de la Gastronomie Antilles-Guyane, Jean-Claude Beaupin qui est également président de l’AVAAC (Association pour la Promotion de l’Art Culinaire Caribéen) prépare déjà l’édition 2025 et les restaurateurs guyanais seront invités :
« Cet événement récompense le travail fourni. Nous évaluons les restaurateurs sur des critères de qualité, de service, de propreté et d’ambiance. Nous n’opposons pas les chefs les uns aux autres, nous souhaitons faire ressortir des cadres et des ambiances et pour cela nous réalisons des tests de restauration. Le restaurant est un espace de détente, de rencontres, d’échanges, de partage et de découverte. C’est le concept sur lequel nous travaillons. »
La nouvelle édition de Sézame est déjà en préparation, elle aura lieu le 8 novembre avec la participation des Guyanais : « De nombreux restaurateurs en Guyane ont très bien réussi et ont surpris par la qualité de l’accueil réservé à leurs clients dans de beaux cadres tout en affichant des prix très raisonnables. » Et de citer les établissements la Villa, le Paris-Cayenne, la Signature, le Cejo et même le Chéri.
Il espère cependant pour 2025 une meilleure coopération des institutions pour permettre la participation d’autres restaurateurs afin de faire tomber les barrières et de favoriser encore plus d’échanges culturels et professionnels. « Nous avons une très belle gastronomie à promouvoir et la Guyane a des atouts dans ce domaine. »
