Nicole Kidman s’amuse Petite fille de Halina Reijn et ce choix lui a valu la Coupe Volpi, le prix d’interprétation à la Mostra de Venise. L’actrice avait déjà prouvé qu’elle n’avait pas peur Yeux grands fermés de Stanley Kubrick où elle a vécu des aventures coquines avec son compagnon de l’époque Tom Cruise. Ou même dans Livreur de papier de Lee Daniels où elle a partagé des séquences de farces avec Zac Efron.
Après ces récits sulfureux, c’est dans la peau d’une puissante « pedegère » qui dirige le gailledou avec une jeune stagiaire de sa compagnie que la comédienne d’une cinquantaine d’années se déchaîne pour Petite fille. Elle abandonne son mari incapable de la transporter au 7ème ciel (Antonio Banderas) pour trouver l’extase dans les bras d’un tendon musclé incarné par Harris Dickinson, découvert dans Sans filtre de Ruben Östlund. Il a la moitié de son âge et les arguments sont si convaincants que cette femme puissante en perd tout bon sens. Elle se jette dans ses bras tatoués et accepte qu’il lui donne des ordres dans la chambre, quitte à sacrifier sa carrière et sa famille pour assouvir ses fantasmes.
Libéré, délivré (ou presque)
S’en prendre à Stanley Kubrick n’est pas facile. Il est franchement déconseillé de chercher à mesurer Petite fille à la lumière deYeux grands fermés. Nous préférerions être dans le registre des 50 nuances de Grey avec ses scènes de fesses flasques qui ont pourtant titillé le public américain. La belle Nicole a l’air de s’amuser et nous sommes heureux pour elle. Nous sommes également ravis qu’un film montre qu’une femme mûre peut ressentir du plaisir mais malgré une brillante performance de l’actrice, le tout s’avère assez peu excitant.
Les scènes de sexe sont moins osées que celles d’un film érotique de M6 et quiconque se rend au théâtre dans l’espoir de ressentir des picotements dans le bas-ventre peut s’attendre à une sévère déception. Certes, l’héroïne est adultère et couche avec un enfant de la moitié de son âge. Oui, elle regarde même du porno pendant qu’il la travaille. D’accord, elle se met à genoux quand il le lui demande. D’accord, ces deux-là ont l’air de s’amuser, mais quand le comble de la domination consiste à venir chez elle sans y être invité pour lui rendre un ordinateur, cela ressemble un peu à une sitcom. artistique.
Chair triste
Vendre le film comme un thriller sexy est une arme à double tranchant. Le public se laissera peut-être attirer par ce côté sulfureux ainsi que par l’espoir de séquences « olé-olé ». Il risque de constater que le tout manque d’épices. Comme dans 50 nuances de Greyle message et les images restent sages avec un petit arrière-goût désagréable de puritanisme que souligne la fin.
Si le cinéaste néerlandais se présente comme Paul Verhoeven qui a semé le scandale avec des œuvres comme Instinct de base et Bénielle n’ose pas explorer de front et sans bruit la sexualité féminine. La chair n’est pas joyeuse Petite fille ce qui le rapproche de 50 nuances de Grey avec Nicole Kidman supplémentaire et moins de romance indésirable. Cette étude conventionnelle de la morale est vraiment plus « ringarde » que « connard ».
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