L’AVIS DU « MONDE » – POURQUOI PAS
A 64 ans, le Texan Richard Linklater est certainement, avec Steven Soderbergh, l’un des cinéastes indépendants américains les plus connus, même si sa notoriété s’est légèrement ternie ces dernières années. Derrière ses plus grands succès – comme la trilogie réalisée avec Ethan Hawke et Julie Delpy (Avant le lever du soleil1995 ; Avant le coucher du soleil2004 ; Avant minuit2013) ou le merveilleux Enfance (2014), avec Patricia Arquette, tourné sur une période de douze ans – sa productivité et son éclectisme, fonctionnant parfois à vide, n’ont pas forcément été suivis en France. Parmi les titres qui manquent, il y a donc celui-ci Bernie (2011), une farce macabre qui prend des allures de faux documentaire (ou « mockumentary », pour parler le dialecte).
Adapté d’un fait divers sordide qui voyait une riche veuve assassinée par son amant, le film, qui se déroule dans la ville texane de Carthage dans les années 1990, change le ton et confie l’improbable tandem composé de la pétulante Shirley McLaine (La Garçonnièrede Billy Wilder, 1960) et l’homme Jack Black (L’Amour extra-largepar Peter et Bobby Farrelly, 2001) le soin de les incarner. Elle incarne donc Marjorie Nugent, la femme la plus riche et la plus désagréable de la ville, détestée de tous pour sa méchanceté et son avarice. Et lui, Bernie Tiede, l’homme le plus aimé et admiré pour sa gentillesse et son sens civique, qu’il exerce avec une solennité exemplaire en tant qu’entrepreneur de pompes funèbres.
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