L’auteur, interprète et comédien Marc Lavoine est l’invité exceptionnel du Monde d’Élodie Suigo vendredi 3 janvier. Il nous accompagne en musique et à travers les petits et grands écrans depuis 40 ans et son tube Elle a des yeux Revolver. Pour célébrer l’occasion, il sort un album anniversaire, Revolver, composé de 18 de ses succès agrémentés de quatre titres inédits avec l’Orchestre Symphonique de la Radio Bulgare. Il sera également sur scène du 24 avril au 14 juin, pour une tournée électro symphonique dans toute la France.
franceinfo : Vous êtes multifacettesles gens vous aiment sur le petit et le grand écran en tant qu’acteur, surtout avec Le cœur des hommes.
Marc Lavoine : j’arrête le cinéma. Mais il y a la musique et puis surtout la littérature. Le théâtre aussi, j’adorerais refaire du théâtre.
Pourquoi arrêtez-vous le cinéma ?
Il faut courir plus vite que son ami, faire des castings. Il faut faire partie d’une équipe, d’un gang et je n’ai pas de gang. J’ai des amis très forts, très intimes, c’est mon choix. Le cinéma est moins nourrissant aujourd’hui, mais peut-être que cela va changer car tout le reste a changé. C’est vrai que j’aime beaucoup Gilles Lellouche, il fait de très bons films, mais les places sont prises, le casting est fait. J’ai aimé jouer avec Claude Chabrol, Tony Gatlif, Pierre Schoendoerffer et même avec Pierre Boutron. Chien de casse J’ai beaucoup aimé, j’avoue que j’ai pris un coup et donc la nouvelle génération fera peut-être des choses merveilleuses, mais elle n’a pas besoin de moi.
“Je ne suis pas un acteur, je suis quelqu’un qui joue dans des films pour raconter des histoires.”
Marc Lavoinesur franceinfo
La musique est-elle votre plus grande histoire d’amour ?
Je dirais écrire. Écrire des textes est ce qui me maintient en vie. Je respire ça. Après, j’ai besoin de musique. J’en ai fait quelques-uns, mais les compositeurs que j’ai côtoyés, Julien Clerc par exemple, on ne sait pas d’où vient sa musique. Qui compose comme lui à part Nino Rota ? C’est complètement inventé et c’est difficile d’inventer la musique. C’est très difficile d’avoir un style. Fabrice Aboulker sur l’album, il a fait une chanson intitulée je me souviendrai de toic’est magnifique la façon dont il a écrit sa mélodie qui est là, ressentie, mais pas vraiment déclarée.
Il y a quatre nouvelles versions, dont Le protocole. Cette chanson nous captive totalement.
C’est une chanson qui pose des questions intérieures. Je parle évidemment de cette ivresse dans laquelle on se met pour échapper à un monde qui nous fait peur. Franchement, j’en ai peur. Nous parlons d’accepter une forme de peine de mort et c’est terrible. Nous sommes dépassés par un monde qui, d’une certaine manière, s’effondre. Petit à petit, on voit que les choses s’effondrent, que les gens sont comme des Playmobil. Cependant, c’est une chanson qui est très pleine d’espoir, il y a de l’espoir parce qu’au lieu de dire «pas d’avenir“, je dis “oui, le futur», j’y crois.
« Je crois en l’avenir mais nous traversons une période douloureuse. C’est comme ça que j’ai voulu écrire “Protocol” et j’espère que ce sera un succès.
Marc Lavoinesur franceinfo
Comment voyez-vous tout ce parcours sur ce que vous avez déjà accompli, contribué, vécu ?
J’ai de la chance parce que franchement, il faut en avoir un petit peu. Il faut être courageux et bien accompagné. Si je n’avais pas eu cette autonomie, je serais tombé mille fois. J’avoue qu’être libre dans l’espace de travail et dans la création, avoir construit avec mes amis les maisons qu’on a construites, les chansons qu’on a faites, les films, les romans, c’est une chance. A chaque fois, je mettais mon titre en jeu et à chaque fois, les gens me disaient «oui» puisque je suis toujours à la radio. C’est rare d’être longtemps à la radio et je remercie beaucoup les gens. La dernière image que j’aurai en tête est sûrement le visage de ma mère, elle m’a donné cela m’a fait très plaisir. Depuis qu’elle n’est plus là, elle me fait très plaisir. Je pense que j’ai trouvé une forme de fin, je pense que j’ai trouvé la fin et c’est bien.